L'Union européenne de radio-télévision (UER), l'organisme qui gère le concours Eurovision, a publié jeudi une vidéo officielle critiquant Israël concernant la situation dans la bande de Gaza. L'organisation dénonce l'interdiction faite aux journalistes internationaux d'accéder au territoire palestinien, y voyant une atteinte à la liberté de la presse, principe fondamental pour l'adhésion à l'Union.

Dans un communiqué d'accompagnement, l'UER cite également le commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, qui affirme que la crise humanitaire dans la bande de Gaza résulte de la politique israélienne.

Cette prise de position intervient dans un contexte particulièrement sensible, à quelques mois du débat prévu en décembre sur le statut d'Israël dans le concours.

La discussion extraordinaire, initiée à la demande de l'Islande, de la Slovénie et de l'Irlande, pourrait redéfinir la participation israélienne à l'Eurovision. Ces trois pays ont déjà menacé de se retirer si Israël continue de participer au concours. L'Espagne s'est jointe aux critiques tout en précisant qu'elle maintiendrait sa participation.

En revanche, l'Autriche, pays hôte de la prochaine édition, et l'Allemagne, l'un des cinq principaux financeurs du concours, soutiennent la participation du diffuseur public israélien "Kan". Ils soulignent que celui-ci respecte les règles de l'UER et fonctionne indépendamment du gouvernement.

Pour l'instant, la participation d'Israël n'est pas menacée de manière imminente. Le diffuseur "Kan" ne considère pas cette vidéo comme susceptible de modifier le statut du pays, rappelant que des critiques similaires ont déjà été formulées par le passé sans conséquence sur l'adhésion israélienne.

Cependant, les passionnés d'Eurovision en Israël restent vigilants. Les changements dans le groupe de référence du concours, l'intensification des protestations, les menaces de retrait et les messages critiques de l'UER créent un climat d'incertitude avant le débat de décembre.