Moyen-Orient

Sommet de Charm el-Cheikh : Trump impose sa “paix régionale” et place Netanyahu face à un dilemme

À peine signé, l’accord de Charm el-Cheikh redessine les équilibres au Moyen-Orient, Donald Trump entend avancer sans attendre vers la phase 2 de son plan, plaçant Israël et les Palestiniens sur un même plan diplomatique sous supervision internationale.

2 minutes
14 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Sommet de Charm el-Cheikh : Trump impose sa “paix régionale” et place Netanyahu face à un dilemme
Truth/Donald Trump

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Ce qui est clair, c’est que Trump compte aller de l’avant, et vite. Il l’a déjà dit : “dès ce soir, on passe à la phase 2.” Même ici, en Israël, un responsable sécuritaire a affirmé : “Le train a quitté la gare, et il ne compte pas s’arrêter.” C’est pourquoi il faut regarder de près le contenu de la déclaration de Charm el-Cheikh pour comprendre où nous allons. Voici trois points essentiels :

Le premier article évoque une paix durable, dans laquelle Israéliens et Palestiniens peuvent prospérer dans le respect de leurs libertés et garanties fondamentales. Autrement dit, il n’existe pas de voie vers la paix sans passer, d’une manière ou d’une autre, par Ramallah.

-Le deuxième point : on salue les progrès réalisés vers la conclusion d’accords de paix, et on parle d’une relation mutuelle, amicale et constructive entre Israël et ses voisins - c’est-à-dire une intégration régionale qui récompense Israël. Un retournement complet par rapport à la vision de Sinwar : l’image d’une victoire diplomatique parfaite après le 7 octobre.

-Enfin, on lit que “le Moyen-Orient ne peut pas supporter un cycle infini de guerres prolongées, de négociations interminables, ni l’application partielle ou sélective des accords de paix.” En clair : ce n’est plus uniquement entre les mains des parties locales. Trump ne veut pas d’argent versé au terrorisme, mais Israël non plus ne peut plus agir seule. Désormais, il y a des arbitres au-dessus d’elle.

En résumé, Israël se retrouve dans une position de plus en plus marginalisée : il n’est plus parmi les États décideurs de la région, mais au même rang que les Palestiniens et le Hamas.
Deuxièmement, Israël est désormais contrainte de traiter la question palestinienne, et des juges plus puissants trancheront.

Il ne fait aucun doute que Trump place Netanyahu devant un dilemme : soit il rejoint la coalition régionale menée par Trump, soit il se heurte à son aile la plus à droite — à moins que Bezalel Smotrich, Itamar Ben Gvir et les autres ne fassent soudainement preuve de plus de souplesse. Ils ne peuvent sans doute pas dire non à Trump, et devraient finir par s’aligner.

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