Moyen-Orient

Plan Trump : Mahmoud Abbas convié au sommet de Charm el-Cheikh

Aucun représentant israélien ne sera présent

3 minutes
12 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Plan Trump : Mahmoud Abbas convié au sommet de Charm el-Cheikh
mahmoud Abbas Photo : Flash90

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Mahmoud Abbas et son adjoint prendront part au sommet de Charm el-Cheikh en Egypte consacré à la fin de la guerre à Gaza et à la reconstruction de l'enclave, tandis qu'aucun représentant israélien ne sera présent. Initialement, il semblait que les Palestiniens ne seraient pas non plus conviés.

C'est le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en personne qui a convié les représentants de l'Autorité palestinienne à ce rendez-vous diplomatique de premier plan. Le sommet réunira les dirigeants d'au moins une vingtaine de pays, parmi lesquels le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, ainsi que le président turc Recep Tayyip Erdogan. L'Italie, l'Indonésie, l'Arabie saoudite, la Jordanie, les Émirats arabes unis, le Pakistan et le Qatar seront également représentés.

Des sources au sein de l'Autorité palestinienne ont tenu à dissiper les rumeurs : "Contrairement aux allégations hostiles, la coordination et les relations avec l'Égypte sont excellentes."

Annoncé ce week-end, le sommet vise officiellement à "mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient et ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionales", selon la présidence égyptienne. Si al-Sissi en sera l'hôte, c'est le président américain Donald Trump qui présidera les débats, après une escale prévue en Israël.

Les raisons de l'absence d'Israël

L'exclusion de Netanyahou de cette grand-messe diplomatique s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, les relations tendues entre le Premier ministre israélien et le président égyptien sont de notoriété publique. Il aurait été particulièrement délicat pour al-Sissi d'accueillir Netanyahou à un moment où l'hostilité envers Israël atteint des sommets en Égypte et dans le monde arabe.

D'autres dirigeants arabes ne souhaitent vraisemblablement pas non plus apparaître aux côtés du chef du gouvernement israélien. Une photo commune serait perçue comme une récompense, très mal accueillie par l'opinion publique arabe dans le contexte actuel.

À cela s'ajoute une dimension politique interne : la dernière chose que souhaite le Premier ministre israélien est de participer à une conférence où seront débattues la solution à deux États et la relance des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens.

Enfin, l'administration américaine cherche avant tout à mobiliser un large soutien international pour "le jour d'après" à Gaza. L'objectif est double : inciter les pays participants à envoyer des soldats pour la Force internationale de stabilisation, et les encourager à "ouvrir leurs portefeuilles" pour financer la reconstruction de l'enclave. Dans cette perspective, la présence de Netanyahou au sommet n'aurait guère été un atout.

Cette configuration envoie néanmoins un signal ambigu sur le plan de la normalisation des relations. Une photo de Netanyahou aux côtés des dirigeants arabes et musulmans aurait pu commencer à préparer les opinions publiques de ces pays à l'idée d'une ère de réconciliation et de normalisation.

Mais tant les Américains que les Égyptiens ont manifestement jugé qu'il était trop tôt pour un tel geste symbolique.

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