Dans une interview à la chaîne d’opposition égyptienne islamiste Mekameleen, proche des Frères musulmans, un analyste politique estime que la normalisation entre Riyad et Jérusalem reste hautement improbable et n’est qu’un “manœuvre politique”. Lors d’un entretien accordé à l’émission Akhir Kalam -“Le dernier mot”-, animée par Osama Gaweesh sur la chaîne d’opposition Mekameleen, diffusée depuis l’étranger, probablement depuis la Turquie, un analyste politique égyptien a affirmé que la perspective d’une normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël est très faible, et que tout débat à ce sujet relève uniquement d’un calcul politique. : « Aujourd’hui, les pays arabes craignent une chose : si nous normalisons, que se passera-t-il ensuite ? Pourrons-nous réellement préserver nos frontières, notre identité et notre souveraineté ? », a-t-il déclaré.
L’analyste souligne que, selon lui, le monde arabe a compris que la question israélienne dépasse désormais la Judée-Samarie et le “Deal du siècle”. : « L’Israélien n’a plus besoin que tel ou tel le reconnaisse. Il dit : “J’ai des F-35, je décolle et je frappe où je veux.” »
Il a ajouté que le “nouveau Moyen-Orient” est porté par Israël, et que les États-Unis ajustent leur stratégie régionale en conséquence : « Le nouveau Moyen-Orient est soutenu par Israël — c’est sur cette base que l’Amérique agit. »
Sur la possibilité d’une normalisation avec Riyad, l’analyste reste catégorique : « Je ne pense pas que ce soit envisageable pour le moment avec l’Arabie saoudite, tant que la question palestinienne n’est pas résolue. »
Il rappelle que le prince héritier Mohammed ben Salmane continue de réaffirmer son engagement en faveur d’un État palestinien, et que toute normalisation violerait l’Initiative de paix arabe de 2002, lancée à l’époque par l’Arabie saoudite elle-même.
Selon cette analyse issue des cercles islamistes égyptiens, Riyad n’a pas l’intention d’aller au-delà des gestes diplomatiques : la normalisation reste une hypothèse lointaine, tant que la Palestine demeure au cœur de la légitimité saoudienne.