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''Sionisme=racisme'': 50 ans de la résolution infâme de l'ONU

A l'occasion des 50 ans de la résolution assimilant le sionisme au racisme, le président Itshak Herzog a tenu à rappeler quelques vérités.

5 minutes
10 novembre 2025

ParGuitel Benishay

''Sionisme=racisme'': 50 ans de la résolution infâme de l'ONU
Itshak Herzog à l'ONU en janvier 2025. Photo by Arie Leib Abrams/Flash90

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Il y a 50 ans, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait la résolution infâme assimilant le sionisme au racisme. A l'époque, Haïm Herzog, le père du Président actuel, était ambassadeur d'Israël à l'ONU.

Itshak Herzog a publié une tribune à cette occasion que nous retranscrivons:

La résolution de l'ONU assimilant le sionisme au racisme a sa place dans les poubelles de l'histoire • Pourtant, une génération s'en va et une autre arrive, et voici que de nouveaux visages et de nouvelles voix rejoignent cette parade de la folie, dont la haine et l'ignorance sont tout l'art

« Je vois les oppresseurs de notre peuple à travers les âges défiler en un long cortège vers l'oubli. Je me tiens devant vous en tant que représentant d'un peuple fort et prospère, qui a survécu à toutes ses épreuves et qui perdurera bien après cette mascarade honteuse et ses initiatives. » C'est ainsi que s'exprimait, il y a un demi-siècle, mon père, Haïm Herzog, ambassadeur de l'État d'Israël, devant l'Assemblée générale des Nations unies, lors de l'adoption de cette résolution ignoble et honteuse définissant le sionisme comme une forme de racisme.

Les morceaux de cette résolution, qui ne valait pas le papier sur lequel elle était écrite, se sont dispersés sur le podium lorsque mon père l'a déchirée en lambeaux à la fin de son discours fondateur – choisi comme l'un des discours qui ont changé le monde. Seize ans plus tard, le combat contre cette résolution a porté ses fruits, lorsque l'ambassadeur américain Thomas Pickering a remis à mon père, qui occupait alors la fonction de Président, la résolution de l'ONU annulant celle-ci. Ce papier-là, lui rappela l'ambassadeur, n'avait plus besoin d'être déchiré.

En effet, cette résolution, cette comparaison malveillante entre sionisme et racisme, a sa place dans les poubelles de l'histoire. Pourtant, une génération s'en va et une autre arrive, et voici que de nouveaux visages et de nouvelles voix rejoignent cette parade de la folie, dont la haine et l'ignorance sont tout l'art. Nous assistons à nouveau, le cœur serré, à la transformation de l'Organisation des Nations unies, née comme alliance anti-nazie, en centre mondial de l'antisémitisme, comme l'avait diagnostiqué mon père.

Cinquante ans se sont écoulés depuis qu'il nous a mis en garde contre la promotion, au sein de l'ONU, d'un agenda selon lequel « au Moyen-Orient, de l'océan Atlantique au golfe Persique, une seule présence est autorisée, et c'est la présence arabe. Aucun autre peuple, quelles que soient ses racines dans la région, ne sera autorisé à jouir de son droit à l'autodétermination ». Et une fois encore – malheureusement – nous entendons, le cœur anxieux, et avec plus de force encore depuis le massacre du 7 octobre, des voix qui tentent de saper le droit de notre peuple à l'autodétermination et à l'autodéfense dans notre patrie ancestrale, portant la vision délirante d'un Moyen-Orient nettoyé de ses Juifs, « du fleuve à la mer ».

À chaque génération, nous voyons comment la haine des Juifs revêt de nouveaux visages, et à chaque génération nous devons lui faire face, la tête haute, défendre les droits de notre peuple et de notre État et lutter – sur les champs de bataille sécuritaires et diplomatiques, y compris sur le terrain politico-juridique – pour notre droit à l'autodétermination et à la souveraineté. Nous luttons pour nos racines anciennes et profondes dans notre patrie, pour les fruits culturels, technologiques et spirituels que l'État juif et démocratique a fait germer en 77 ans d'indépendance, et pour ceux qu'il continuera de produire.

Nous luttons aux côtés de nos frères et sœurs juifs à travers le monde, qui ressentent dans leur chair comment les vagues antisémites de haine et d'ignorance s'infiltrent dans leur vie quotidienne, par des expressions de violence, d'exclusion et de persécution dirigées contre eux avec une intensité croissante. Nous luttons aux côtés de représentants de la famille des nations qui comprennent bien, comme mon père l'a si bien formulé, que la question en jeu « n'est pas Israël ni même le sionisme. La question est la survie de cette organisation, entraînée par une coalition de tyrans et de racistes vers le plus bas niveau de discrédit ».

Nous voyons comment des orateurs et oratrices à l'ONU, dans des parlements à travers le monde, lors de manifestations violentes et incendiaires sur les campus et sur les places publiques, utilisent un « lexique falsifié et sans fondement de clichés politiques », selon les termes de mon père, pour justifier les injustices les plus honteuses qu'on puisse imaginer.

Et comme en ces jours-là, aujourd'hui encore – face à ceux qui tentent de déformer la réalité, face à ceux qui tentent d'occulter et d'arracher nos racines nationales, face à ceux qui utilisent un langage prétendument éclairé pour justifier des visions du monde obscures et racistes – nous devons à nouveau affirmer la justesse de notre cause, dénoncer le mensonge et la folie, et combattre l'esprit mauvais et l'idéologie dangereuse qui se répandent à nouveau à l'ONU, jusqu'à ce qu'ils soient eux aussi relégués dans l'abîme de l'oubli.

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