L'étude, basée sur une vaste enquête examinant les croyances, pratiques et attitudes au sein des populations juive et arabe d'Israël, met en évidence une augmentation marquée de l'observance religieuse et de la foi en Dieu chez les jeunes, les traditionalistes et les religieux, accompagnée d'un net glissement politique vers la droite.
Un tiers des jeunes Juifs (33 %) déclarent avoir renforcé leur observance des pratiques religieuses depuis le début de la guerre. Cette proportion grimpe à 51 % chez ceux qui se définissent comme "traditionnels légèrement religieux". Dans l'ensemble de la population, 27 % des répondants affirment observer davantage de pratiques religieuses depuis le début du conflit.
Parmi les jeunes, 38 % déclarent prier davantage, 26 % lire plus la Bible, et 14 % témoignent d'une augmentation de la fréquentation de la synagogue, de l'allumage des bougies du shabbat et du respect de la pudeur vestimentaire.
La population arabe connaît également une intensification religieuse : 32 % déclarent prier davantage et 12 % accordent plus d'importance à la pudeur.
Depuis le déclenchement de la guerre, 28 % des Juifs et 37 % des Arabes rapportent un renforcement de leur foi en Dieu. Chez les jeunes Juifs, ce chiffre atteint 35 %. La moitié des sondés juifs (49 %) estiment que leur entourage a également renforcé sa foi, proportion qui s'élève à 58 % chez les jeunes.
Le rapport signale également un déplacement politique significatif vers la droite au sein de la population juive : la proportion de ceux qui s'identifient à la "droite radicale" est passée de 11 % à 19 %, et celle de la "droite" de 24 % à 28 %. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes, y compris ceux qui s'identifiaient auparavant au centre ou à la gauche modérée. En revanche, aucun changement politique significatif n'a été observé dans la population arabe.
Le Dr Shuki Friedman, directeur général de l'Institut de politique du peuple juif, commente : "Les données reflètent ce que nous ressentions sur le terrain : beaucoup en Israël, et encore plus parmi les jeunes, ont le sentiment que la guerre les a rapprochés de la tradition et de l'identité juive - pas nécessairement de manière strictement religieuse, mais d'une façon qui s'exprime de manière accentuée dans leur vie quotidienne comme dans divers aspects de l'espace public. Parallèlement, les Israéliens, et surtout les jeunes, ont glissé vers la droite. L'Israël d'après-guerre est plus traditionaliste et plus à droite. À ce stade, impossible de savoir s'il s'agit d'une mode passagère ou d'un changement profond et durable."