Le chef du parti Yashar!, le député Gadi Eizenkott, a déclaré hier soir (samedi) sur le plateau de la chaine israélienne N12, qu'il envisageait de former le prochain gouvernement y compris si celui-ci était ''minoritaire''.
En d'autres termes, Eizenkott, qui est l'une des figures les plus en vue de l'opposition actuelle, explique que le prochain gouvernement pourrait être soutenu par 57 ou 58 députés au lieu de 61. Cela implique qu'il prêterait serment en s'appuyant sur l'abstention des partis arabes, qui le soutiendraient donc tacitement.
Même s'il n'a pas explicitement déclaré qu'il s'appuierait sur les partis arabes, le fait de parler de ''gouvernement minoritaire'' entraine mathématiquement un tel soutien.
Ces propos ont suscité de nombreuses réactions, y compris au sein de son propre camp. Ainsi, son ancien partenaire politique, Benny Gantz, a écrit: "Gadi mon ami, nous avons déjà tenté de former un gouvernement minoritaire, ce n'était pas réaliste à l'époque, et c'est encore moins réaliste après le 7 octobre. Ce dont Israël a besoin, comme tu l'as dit, c'est d'un gouvernement sioniste large de 70 députés, et non d'un gouvernement de transition qui s'appuie sur les partis arabes et qui nous amènerait Ben Gvir avec 20 sièges."
Quant au Likoud, il a saisi l'occasion pour dénoncer le projet qu'il juge dangereux pour le pays que porteerait donc discrètement l'opposition actuelle: "L'alliance des dangereux : l'opposition s'allie à nouveau aux Frères musulmans. Eizenkott a dévoilé ce soir le véritable plan de l'opposition – s'appuyer sur les Frères musulmans et sur des partis arabes anti-sionistes pour former le prochain gouvernement. Qu'ils soient membres du gouvernement ou qu'ils le soutiennent de l'extérieur, un tel gouvernement serait à nouveau dépendant des Frères musulmans."
"L'opposition répète le même schéma dangereux – une alliance politique avec des éléments qui sapent les fondements de l'État d'Israël. Il semble que l'opposition n'ait pas tiré les leçons du 7 octobre."