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Des scientifiques israéliens mettent en garde : « Si nous continuons ainsi, 8 000 espèces animales pourraient disparaître»

Une vaste étude pilotée par l’Université de Tel-Aviv, l’Université Ben-Gourion du Néguev et plusieurs grandes universités internationales dresse un constat alarmant concernant le sort d’environ 8 000 espèces animales, qui, selon les chercheurs, pourraient disparaître d’ici la fin du siècle.

3 minutes
17 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Des scientifiques israéliens mettent en garde : « Si nous continuons ainsi, 8 000 espèces animales pourraient disparaître»
Université de Tel-Aviv

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Une étude internationale pilotée par l’Université Ben-Gourion du Néguev et l’Université d’Oxford révèle que près de 8 000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens pourraient disparaître au cours du XXIᵉ siècle sous l’effet combiné de vagues de chaleur extrêmes liées au changement climatique et de la poursuite de la conversion des espaces naturels en terres agricoles, zones urbaines et autres usages humains.

Les chercheurs ont utilisé des données détaillées sur les habitats préférés de nombreuses espèces de vertébrés, leurs limites thermiques -les températures qu’elles peuvent tolérer-, ainsi que diverses projections climatiques et de changements d’usage des terres pour le XXIᵉ siècle. L’objectif était d’analyser l’impact futur des épisodes de chaleur extrême et des transformations des sols sur ces espèces.

Dans le cadre de l’analyse scientifique, les chercheurs ont examiné quatre scénarios futurs d’émissions de dioxyde de carbone, associés à différentes trajectoires économiques et sociales jusqu’à la fin du XXIᵉ siècle. Ces scénarios vont, d’un côté, vers une transition vers les énergies renouvelables, une économie durable, une coopération internationale accrue, une réduction des inégalités économiques et l’arrêt de la destruction des habitats naturels ; et, de l’autre, vers la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles, un développement économique non maîtrisé et une consommation excessive au détriment des espaces naturels.

Comme attendu, ces scénarios ont un impact majeur sur le nombre d’espèces menacées. Dans le scénario le plus extrême, marqué par des émissions élevées et une exploitation intensive des ressources naturelles, des milliers d’espèces pourraient être gravement affectées, jusqu’à l’extinction.

Les chercheurs montrent également que la double menace que représentent l’augmentation de l’intensité, de la durée et de la fréquence des températures extrêmes, combinée à la destruction des habitats naturels, pourrait priver des milliers d’espèces de plus de la moitié de leurs zones de répartition naturelles. Dans un scénario sévère d’émissions élevées sans préservation des espaces naturels, environ 7 895 espèces de vertébrés terrestres telles que des écureuils, des pinsons, des grenouilles, des chauves-souris et bien d’autres, pourraient perdre la majorité de leurs habitats d’ici la fin du siècle. Même dans le scénario le plus optimiste, les espèces continueront de faire face à des conditions inadaptées, mais dans des proportions nettement moindres.

Les effets combinés du changement climatique et des transformations de l’usage des terres devraient être particulièrement sévères dans des régions telles que le Sahel, de vastes zones du Brésil et de nombreuses régions du Moyen-Orient. Les espèces déjà classées comme menacées risquent d’être touchées de manière disproportionnée, voire de disparaître complètement, tandis que d’autres espèces qui ne sont pas encore officiellement classées à risque se trouvent également en situation de grande vulnérabilité.

Ces résultats soulignent à quel point les changements environnementaux futurs pourraient remodeler de manière spectaculaire la biodiversité mondiale, et rappellent l’importance de l’identification et de la réduction de ces menaces par des transformations socio-économiques profondes.

Les chercheurs soulignent l’urgence de promouvoir des politiques environnementales et de protection de la nature à l’échelle mondiale, afin d’éviter une perte massive de biodiversité : « Les animaux, les plantes et les écosystèmes naturels apportent une contribution essentielle à notre économie et à notre bien-être en tant qu’êtres humains. Au-delà de cela, ils ont le droit d’exister pour eux-mêmes, indépendamment de nous. Si nous n’agissons pas ensemble dès maintenant pour mettre fin aux destructions massives que nous infligeons à la planète, nous nous réveillerons trop tard dans un monde froid, appauvri et privé de nombreux acquis que nous considérons aujourd’hui comme allant de soi. »

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