Dans la nuit de dimanche à lundi, le cabinet de sécurité israélien a approuvé à l’unanimité l’élargissement de la manœuvre terrestre de Tsahal dans la bande de Gaza, malgré les avertissements du chef d’état-major sur les risques pour les otages encore retenus. La réunion, qui a duré sept heures, a également validé un cadre de principe pour une future aide humanitaire à Gaza, bien que la mise en œuvre reste conditionnée à des garanties strictes.
Ce plan humanitaire, qui a suscité l’opposition du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, prévoit une distribution via un fonds international chargé de s’assurer que l’aide ne tombe pas entre les mains du Hamas. « Ils ont assez de nourriture. Il faut bombarder les stocks du Hamas », a déclaré Ben Gvir, estimant qu’il n’y avait aucune obligation légale d’apporter un tel soutien. En réponse, le chef d’état-major a mis en garde contre ces propos, qualifiant de « dangereux » de telles propositions. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a rappelé que « les ministres sont autorisés à exprimer des positions contraires à celles des officiers ».
Netanyahu avait validé ces plans dès vendredi, en coordination avec le ministre de la Défense Israel Katz et le chef d’état-major Eyal Zamir Dans un discours prononcé à l’issue du concours biblique mondial pour la jeunesse juive, il a réaffirmé que « la victoire sur nos ennemis » constituait l’objectif suprême de cette guerre. Une déclaration qui a suscité l’indignation de certaines familles d’otages, à l’instar d’Einav Zangauker, mère d’un otage malade : « J’ai compris que Netanyahu a des priorités plus importantes que de sauver mon fils, enchaîné depuis un an et demi dans les tunnels de Gaza. Mon objectif désormais est de le faire tomber du pouvoir. »
Sur le terrain, l’armée a précisé que l’engagement des réservistes se fera « avec discernement, selon des critères professionnels ». Confronté à une érosion des forces et à un manque criant de soldats, le général Zamir a rappelé la nécessité d’une réponse nationale globale, incluant des sanctions contre les objecteurs de service et une croissance structurelle de Tsahal. Pour lui, la libération des otages reste la mission morale suprême de l’armée, devant même la défaite du Hamas, inversant ainsi la hiérarchie des priorités défendue par le Premier ministre.