Soixante-douze anciens participants au concours Eurovision de la chanson ont signé une lettre ouverte appelant à l’exclusion d’Israël et de son diffuseur public, Kan, de l’édition 2025 de la compétition. La lettre, révélée par le quotidien The Independent, est adressée à l’Union européenne de radio-télévision (UER), l’organisme responsable de l’organisation du concours.
Parmi les signataires figurent la représentante britannique de 2023, Mae Muller — arrivée dernière — ainsi que le chanteur irlandais Charlie McGettigan, vainqueur de l’Eurovision en 1994, apportant à l’Irlande son sixième trophée.
Les signataires estiment que l’édition précédente, qui s’est tenue en Suède, avec la participation d'Eden Golan pour représenter Israël, a été « la plus politisée, chaotique et désagréable de l’histoire du concours ». Dans leur message, ils accusent Kan, le radiodiffuseur public israélien, de « complicité dans le génocide commis par Israël contre les Palestiniens à Gaza », ainsi que dans « un régime d’apartheid et d’occupation militaire qui dure depuis des décennies contre l’ensemble du peuple palestinien ».
« En continuant à offrir une plateforme à Israël, l’UER normalise et blanchit ses crimes », peut-on lire dans la lettre. Les signataires rappellent que l’UER a déjà su prendre des mesures similaires, notamment en 2022 en excluant la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine. « Nous refusons ce double standard appliqué à Israël », affirment-ils, exprimant leur solidarité avec les artistes participants cette année, tout en dénonçant le refus persistant de l’UER de « prendre ses responsabilités ».
Théa Garrett, représentante de Malte à l’Eurovision 2010 et signataire du texte, résume ainsi leur position : « Il ne peut y avoir une règle pour la Russie et une autre pour Israël. Si tu bombardes, tu es dehors. »