Israël

Baisse drastique du nombre d'attentats en Judée-Samarie

Le mois d'avril 2025 a enregistré le plus faible nombre d'attentats en Judée-Samarie depuis 5 ans.

4 minutes
8 mai 2025

ParGuitel Benishay

Baisse drastique du nombre d'attentats en Judée-Samarie
Photo by Nasser Ishtayeh/Flash90

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Pour la première fois, les données issues des services de sécurité israéliens révèlent qu’avril 2025 a enregistré le plus faible nombre d’attaques en Judée-Samarie depuis cinq ans, avec seulement 46 incidents signalés, dont trois considérés comme majeurs (fusillades, attaques à l’arme blanche ou engins explosifs).

La tendance observée est clairement à la baisse : alors qu’en 2023, la moyenne mensuelle des attaques était de 214 (avec un pic à 510 en octobre, lors du début de la guerre), ce chiffre est tombé à 115 en 2024, et à 57 en moyenne sur les quatre premiers mois de 2025. À titre de comparaison, la moyenne mensuelle était de 74 attaques en 2020, 120 en 2021 et 168 en 2022.

Depuis janvier 2025, le Shin Bet a déjoué environ 500 tentatives d’attentats, dont plusieurs de grande ampleur. Cette baisse marquée s’explique par une activité sécuritaire intense sur le terrain et par des changements structurels dans les zones sensibles.

Un remodelage sécuritaire en profondeur

Depuis janvier 2024, l’opération « Mur de Fer » se concentre sur le démantèlement des infrastructures terroristes dans les camps de réfugiés de Jénine et de Tulkarem. Tsahal, le Shin Bet et la police des frontières y mènent des opérations de génie civil pour reconfigurer l’espace urbain : élargissement des axes, division des camps en « quartiers », et amélioration de l’accessibilité pour les forces. « L’objectif est de transformer ces camps en zones ouvertes où chaque point est rapidement accessible », explique une source sécuritaire.

En parallèle, les forces israéliennes mènent une « chasse ciblée » contre les membres de cellules terroristes ayant fui vers des villages comme Qabatiya. Des raids de précision, guidés par le renseignement, créent un sentiment d’insécurité chez les militants. « Ils se terrent mais nous les retrouvons », déclare un officier, cité par Ynet. Les camps de réfugiés apparaissent désormais relativement vides, le soutien aux groupes armés décline sur les réseaux sociaux, et la population palestinienne commence à comprendre le coût réel du terrorisme.

Renseignement intégré et action sur tous les fronts

Les opérations sont menées sur la base des renseignements collectés par le Shin Bet, visant des suspects ayant commis ou planifié des attentats, certains à court terme. En coulisses, des dizaines d’agents travaillent jour et nuit en coopération avec Tsahal : les analystes centralisent les informations, les agents de terrain activent des sources, les unités opérationnelles mènent des interventions spéciales avec l’unité d’élite Yamam et les forces régulières, et les experts en cybersécurité traquent les flux numériques de données sensibles.

Sur le plan défensif, Tsahal a renforcé les barrages et installé des checkpoints surprises pour limiter la mobilité des terroristes. Sur le plan offensif, les opérations de démantèlement se poursuivent dans toutes les zones : arrestations, saisies d’armes, interventions ciblées comme celle menée récemment dans le camp d’al-Am’ari, près de Ramallah. Là, la simple rumeur d’une intervention de grande envergure a poussé des habitants à fuir, bien que l’opération ait finalement été limitée. « La population comprend désormais que protéger des terroristes met en danger leur propre sécurité », selon un responsable sécuritaire.

Lutte contre le financement du terrorisme et la propagande en ligne

Depuis le début de l’opération « Glaives de Fer », 46 millions de shekels ont été saisis dans le cadre d’opérations telles que « Glaives d’Or » et « Gardien du Golfe ». Trois grands bureaux de change ont été fermés, et 23 succursales de réseaux financiers déclarées illégales. Les services de sécurité notent également une augmentation des tentatives de financement du terrorisme via les cryptomonnaies, mais les portefeuilles numériques sont systématiquement identifiés et neutralisés. Des cargaisons déguisées ont également été interceptées, ainsi que des routes de contrebande d’armes surveillées étroitement à la frontière orientale.

En parallèle, Tsahal tente de freiner la propagation de contenus incitant à la violence sur les réseaux sociaux. Plusieurs actes d’incitation ont conduit à des inculpations. Le week-end dernier, deux suspects ont été arrêtés à Naplouse et Tubas pour avoir diffusé des appels à la violence et glorifié les attentats dans le cadre de la récente vague d’incendies.

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