C’est une étape majeure dans la préservation du patrimoine israélien : des fouilles archéologiques ont officiellement commencé dans le parc national de l’ancienne Samarie (Sébastia), vestige unique de l’ancien royaume d’Israël. Ce site, qui abritait autrefois le palais des rois d’Israël, est au cœur d’un vaste projet de restauration et d’ouverture au public, initié à la suite d’une décision gouvernementale prise il y a deux ans.
La relance du site archéologique s’inscrit dans un effort commun mené par plusieurs ministères – Patrimoine, Environnement et Tourisme – sous l’égide des ministres Amichaï Eliyahou, Idit Silman et Haïm Katz. L’objectif est double : sauver ce lieu historique et le transformer en parc national accessible au public.
Depuis près d'une décennie, Yossi Dagan, président du conseil régional de Samarie, milite activement pour la reconnaissance et la mise en valeur du site. Grâce à une mobilisation soutenue, tant auprès du grand public que des décideurs, une décision gouvernementale concrète a été obtenue, accompagnée de financements supplémentaires issus de plusieurs ministères.
Ce matin (lundi) marque ainsi le lancement officiel des travaux de terrain. Les premières fouilles se concentrent sur l’entrée de l’ancienne ville, avec pour objectif à terme d’atteindre les vestiges du palais royal.
Le site n’est pas inconnu des chercheurs. Il avait déjà été exploré il y a plus d’un siècle par l’université de Harvard, qui avait alors mis au jour l’aile ouest de la forteresse des rois d’Israël, datant de l’époque des rois Omri et Jéhu. Des objets archéologiques d’exception, issus de ces fouilles, sont aujourd’hui exposés au musée d’Israël. Une autre grande campagne de fouilles a eu lieu en 1931, rassemblant des chercheurs de cinq institutions, dont l’université hébraïque de Jérusalem.
Le site de l’ancienne Samarie est remarquable par sa richesse : outre le palais du Premier Temple, on y trouve également l’un des plus grands théâtres romains du pays, construit par Hérode à l’époque du Second Temple. Il abrite aussi des lieux saints chrétiens, notamment le tombeau supposé de Jean-Baptiste.
Pour Yossi Dagan, ce projet est bien plus qu’une opération archéologique : « C’est un jour historique. Aucun peuple n’a de lien aussi profond avec sa terre que le peuple d’Israël avec la terre d’Israël. Ici, en Samarie, nous touchons littéralement la Bible du bout des doigts. Vivre ici, c’est aussi une responsabilité : celle de protéger nos sites bibliques les plus sacrés, berceaux de la civilisation humaine et de l’identité juive. »
Il a salué l’engagement des ministres et des institutions impliquées, notamment l’Autorité des parcs et de la nature, le département d’archéologie du gouvernement, et le département du tourisme du conseil régional.
Le ministre du Patrimoine, Amichaï Eliyahou, a rappelé quant à lui l’importance stratégique du projet : « Sébastia est l’un des sites les plus significatifs de notre patrimoine historique et national. Grâce à un budget de 32 millions de shekels, nous allons mettre en lumière ces trésors enfouis et les rendre accessibles à tous. »
La ministre de l’Environnement, Idit Silman,a abondé dans le même sens : « Aujourd’hui, justice est rendue. Nous avons entamé des fouilles dans l’ancienne capitale du royaume d’Israël. Pendant des années, on a tenté d’effacer notre lien avec ce lieu, de nier notre histoire. Mais il n’y a pas de peuple palestinien, donc pas de patrimoine palestinien. Il y a un peuple juif, une histoire juive, et c’est notre mission de la préserver et de la transmettre aux générations futures. »