La Commission de la santé de la Knesset a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi sur l’ampleur croissante de l’obésité en Israël, notamment chez les enfants et les adolescents. Selon les données présentées, un enfant sur cinq âgé de 6 à 9 ans est obèse, et près d’un tiers des adolescents présentent un surpoids. Chez les adultes, environ 60 % de la population est concernée par le surpoids ou l’obésité.
Cette situation représente un fardeau considérable pour l’économie israélienne, estimé à 55,1 milliards de shekels par an, soit près de 2,9 % du PIB. Si rien n’est fait, l’obésité devrait toucher plus de 31 % des adultes d’ici 2030, selon une étude du professeur Gabi Ben-Nun. Le coût direct pour le système de santé dépasserait alors les 34 milliards de shekels.
Les députés Kati Shitrit (Likoud) et Simon Davidson (Yesh Atid), à l’origine de la discussion, ont insisté sur l’urgence d’une réponse nationale coordonnée. Kati Shitrit a notamment pointé l’explosion du diabète infantile dans la société arabe.
Moran Bleichfeld-Magnazi, directrice de la division nutrition au ministère de la Santé, a identifié deux leviers essentiels : l'amélioration de l’accès à une alimentation saine – notamment dans les écoles et jardins d’enfants – et la promotion de l’activité physique. Elle a également mis en avant l’importance de l’allaitement maternel comme facteur préventif de l’obésité, recommandant une pratique exclusive jusqu’à six mois, puis prolongée jusqu’à deux ans.
Autre donnée préoccupante : environ 40 % des foyers dans les communautés haredi et arabes ne peuvent pas se permettre une alimentation équilibrée. Le ministère a souligné son engagement à changer la donne et noté qu'il finance des programmes de santé dans 78 municipalités, dont plus de 20 au sein de la société arabe, et qu'il a mis en place des unités locales pour réduire les inégalités nutritionnelles.