Le sergent-major Igor Pivnev, un policier qui avait fait preuve d'un véritable héroïsme lors des attaques du 7 octobre, s'est donné la mort mardi. Ses funérailles se sont déroulées mercredi soir au cimetière militaire d'Ashkelon, en présence de nombreux collègues et proches.
Surnommé "Rambo" par ses pairs, cet agent du commissariat d'Hébron avait neutralisé à lui seul 13 terroristes lors de l'assaut du Hamas, sauvant de nombreuses vies civiles et militaires. Résidant au moshav Yated, à proximité de la frontière gazaouie, il laisse derrière lui son épouse Chen et leurs trois filles.
Le jour de l'attaque, alors qu'il était en service à Hébron, Igor Pivnev a été alerté par un appel de son épouse signalant des alarmes inhabituelles. Après avoir obtenu l'autorisation de son commandant, il s'est précipité vers la zone des combats.
"J'ai garé la voiture et j'ai vu des terroristes dans une camionnette, tous me tournant le dos, tirant vers la jonction de Maon", avait-il témoigné dans une interview, racontant avoir neutralisé deux hommes du Hamas à cet endroit. Au cours des heures suivantes du samedi noir, il avait bataillé avec des terroristes à quatre autres reprises.
Le poids du trauma
"Tu m'as dit que tu n'en pouvais plus, que c'était trop lourd pour toi, trop lourd en pensant à ceux que tu n'as pas pu sauver", a déclaré son épouse Chen lors des funérailles. "Je t'ai supplié d'aller en thérapie, tu m'as dit que ça allait, et comme toujours, tu as gardé ta douleur pour toi."
Selon plusieurs de ses proches, le sergent-major souffrait d'un trouble de stress post-traumatique non traité, dissimulé derrière une apparente résilience qui avait fait sa réputation.
Le suicide de cet agent décoré relance le débat sur la prise en charge psychologique des forces de sécurité israéliennes. Le superintendant Moshe Pinzi a souligné lors de la cérémonie : "Malheureusement, tu souffrais d'une blessure cachée à l'esprit et à l'âme. Il faut entendre le silence et savoir reconnaître la blessure même quand on ne peut pas la voir."
Avigail Sherra, directrice générale de l'Organisation des épouses de policiers, a plaidé pour une vigilance accrue face aux traumatismes invisibles qui affectent de nombreux agents ayant participé aux opérations du 7 octobre et des jours suivants.
Le sergent-major Igor Pivnev n'est malheureusement pas un cas isolé. Plusieurs survivants et membres des forces israéliennes se sont donné la mort après le 7 octobre, ne supportant plus le poids de ce qu'ils avaient vécu ce jour-là.