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Malgré ses promesses d’ouverture, le nouveau régime syrien confisque les biens des Juifs

Une décision d’autant plus marquante que sous le règne de Bachar el-Assad, ces biens étaient restés juridiquement enregistrés au nom de leurs propriétaires juifs et n’avaient pas été touchés

2 minutes
19 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Malgré ses promesses d’ouverture, le nouveau régime syrien confisque les biens des Juifs
Bakhour Chamntoub, accompagné du rabbin Youssef Hamra, résidant aux États‐Unis, qui revient à Damas après 34 ans d’absence, le 19 février 2025.  Crédits : Collection personnelle de Bakhour Chamntoub.

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Alors que le nouveau pouvoir en place à Damas tente d'afficher une politique de réconciliation, les faits sur le terrain racontent une tout autre histoire. Entre plusieurs dizaines et une centaine de maisons appartenant à des Juifs ayant quitté la Syrie ont été transférées à des résidents locaux.

Cette opération a été validée par le ministère syrien de l’Intérieur, qui a donné son feu vert à un comité local présidé par Youssef Hamdan et Ahmad Abou Shouker pour attribuer les biens de « Juifs absents » à de nouveaux occupants. Une décision d’autant plus marquante que sous le règne de Bachar el-Assad, ces biens étaient restés juridiquement enregistrés au nom de leurs propriétaires juifs et n’avaient pas été touchés.

Face à ces mesures, Bakhour Chamntoub, l’un des derniers membres de la petite communauté juive encore présente en Syrie, a protesté auprès des autorités. À la suite de sa requête, le régime a ordonné l’arrêt de nouvelles attributions. Toutefois, les maisons déjà transférées n'ont pas été restituées à leurs propriétaires légitimes et les nouveaux occupants n'ont pas été expulsés.

Le contraste est d’autant plus frappant que cette affaire survient à peine une semaine après la levée des sanctions américaines contre la Syrie par l’administration Trump. Un geste qui faisait suite à la visite à Damas de délégations de Juifs américains d’origine syrienne, invitées dans l’ancien quartier juif de la capitale afin de soutenir les efforts de lobbying pour obtenir la levée des sanctions.

Visite des Juifs syriens résidant à Brooklyn après une longue période de rupture avec la Syrie, le 19 février 2025. 
Crédits : Collection personnelle de Bakhour Chamntoub

Des négociations seraient en cours pour tenter de restituer les biens à leurs propriétaires légaux, mais aucune avancée concrète n’a encore été enregistrée.

Il y avait de grandes communautés juives à Alep et à Damas ainsi qu'une plus petite communauté à Qamishli, à la frontière turque mais au cours de la première moitié du XXème siècle, un grand pourcentage de Juifs syriens a émigré aux Etats-Unis, en Amérique Latine et en Israël. La plupart des Juifs restants sont partis dans les 28 années suivant 1973. Aujourd'hui, en Syrie, il n'en resterait que quatre.

Le 19 février 2025, après la chute du régime Assad, la minuscule communauté juive de Syrie célèbre sa première prière collective depuis des décennies dans une synagogue du vieux Damas,  Crédits : Collection personnelle de Bakhour Chamntoub

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Commentaires

Rahele 5/19/2025

Bah , ils font la même chose que la France et toute l'Europe en 40 . La visite à Macron a dû leur donner des ailes , Ça a s'appelle la spoliation. En ce moment l'Europe fait la même chose avec les biens et avoirs russes ... Des butins de guerre avant la guerre puisque Macron répète "Nous ne sommes pas en guerre" . Chère spoliation , c'est l'apanage de la colonisation de l'Afrique comme du "Nouveau Monde"... Les occidentaux donnent l'exemple...

Slawny 5/19/2025

La Syrie n’est pas le seul pays qui a confisqué les biens des juifs la Pologne l’a fait aussi quand les familles ont voulu récupérer les biens les polaks ont demandé les actes des décès mais quand les gens sont morts dans les camps il n’y avait aucune trace donc les polonais gardaient tout et quand les démarches aboutissaient le gouvernement ne remboursait qu’une faible partie