La Hongrie, fidèle allié d'Israël, pourrait bientôt faire face à une sanction sans précédent au sein de l’Union européenne. À la fin du mois, les États membres se réuniront pour débattre de la possibilité de suspendre le droit de vote de Budapest dans les institutions européennes.
Le débat est prévu le 27 mai lors d'une session du Conseil des affaires générales de l’UE. À l’ordre du jour : l’éventuelle activation de l’article 7 du traité sur l’Union européenne. Cet article, considéré comme l’un des plus lourds de conséquences, permet d’imposer des sanctions à un État membre en cas de violation grave et persistante des valeurs fondamentales de l’Union — notamment l’état de droit, la démocratie et les droits de l’homme. La sanction ultime prévue par ce mécanisme : la suspension du droit de vote.
Ce durcissement européen intervient après une série de bras de fer entre la Hongrie et Bruxelles, en particulier sur le dossier ukrainien. Budapest a à plusieurs reprises bloqué l’envoi d’aides à l’Ukraine et freiné l’avancement des discussions sur son intégration à l’UE. Ces positions, jugées contraires aux principes de solidarité et de politique étrangère commune, ont accentué le malaise au sein des institutions européennes.
Des tensions prolongées avec Kiev et Bruxelles
Sous la direction de Viktor Orbán, la Hongrie est l’un des rares pays européens à avoir maintenu des liens étroits avec Moscou depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Le Premier ministre hongrois continue d’entraver les initiatives visant à renforcer l’aide militaire ou économique à Kiev, au point de devenir un obstacle majeur à l’unité européenne sur ce front.
Dernier épisode en date : un scandale diplomatique entre les deux pays, après que l’Ukraine a accusé la Hongrie d’avoir mis en place un réseau d’espionnage sur son territoire. En représailles, Budapest a expulsé plusieurs diplomates ukrainiens, ajoutant une couche de tension à une relation déjà fragilisée.
La décision finale sur la suspension des droits de vote de la Hongrie sera scrutée de près, car elle pourrait créer un précédent dans les rapports entre Bruxelles et ses membres les plus réfractaires y compris lorsqu’ils sont des alliés proches d’Israël.
Rappelons que plus tôt cette semaine, le Parlement hongrois a voté en faveur du retrait de la Hongrie de la Cour pénale internationale, une mesure annoncée début avril en réaction au mandat d’arrêt pris à l’encontre du 1er ministre israélien Benyamin Netanyahu et de l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour "crimes de guerre".