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Donald Trump : « J’ai dit à Netanyahu de ne pas frapper l’Iran »

Israël exclut toute attaque surprise assurent des sources israéliennes

4 minutes
28 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Donald Trump : « J’ai dit à Netanyahu de ne pas frapper l’Iran »
Générée par l'IA

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Alors que les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent dans une atmosphère d’incertitude – entre la possibilité d’un effondrement du processus ou celle d’un accord flou – Israël exclut toute attaque surprise. « Aucun des deux camps n’a l’intention d’agir dans le dos de l’autre. L’objectif est commun », assurent des sources israéliennes.

De son côté, l’ancien président américain Donald Trump a révélé ce soir avoir conseillé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de ne pas frapper l’Iran pour le moment. « Ce n’était pas une menace. Je lui ai simplement dit que ce n’était pas opportun actuellement », a-t-il expliqué. Selon lui, les discussions en cours avec Téhéran sont « très bonnes », et pourraient déboucher sur un accord permettant un contrôle strict, sans se fonder sur la confiance. « On pourrait entrer avec des inspecteurs, prendre ce qu’on veut, détruire ce qu’on veut, sans faire de victimes. On pourrait faire exploser un laboratoire vide, pas un lieu rempli de scientifiques », a-t-il détaillé.

Trump estime que les pourparlers sont proches d’aboutir à un compromis qui « pourrait sauver de nombreuses vies ». « Cela peut changer à tout moment, un simple appel téléphonique peut tout faire basculer, mais pour l’instant, ils semblent vouloir un accord. Et si c’est le cas, cela pourrait transformer leur pays en un grand pays à l’avenir », a-t-il déclaré.

L'Iran prêt à suspendre pour un an l'enrichissement d'uranium ?

C'est ce qu'affirment deux responsables iraniens qui se sont confié à Reuters, et ce à la condition que les États-Unis levent leurs sanctions et débloquent les avoirs gelés. Ce geste pourrait être inclus dans un accord politique préliminaire, prélude à un accord nucléaire plus global. Téhéran propose aussi d’expédier à l’étranger une partie de son uranium enrichi à un niveau élevé ou de le transformer en combustible civil. Une pause dans l’enrichissement pourrait ainsi permettre de débloquer les négociations, actuellement dans l’impasse sur ce point sensible.

Mais en Occident ainsi qu'en Israël, beaucoup redoutent qu’un tel accord intérimaire ne donne à l’Iran le temps de se réorganiser en vue d’une future percée nucléaire. Certains y voient même une récompense pour un régime affaibli militairement, notamment après les pertes importantes du Hezbollah et la destruction de défenses aériennes iraniennes par Tsahal.

Les autorités israéliennes s’efforcent de minimiser les tensions supposées avec Washington sur ce dossier. « Il y a une coordination étroite entre les États-Unis et Israël. Aucun des deux ne compte surprendre l’autre. Le lien entre les deux pays et leurs dirigeants est profond, intime et quotidien », affirment des sources israéliennes.

Elles rappellent que Trump et Netanyahu ont affiché publiquement leur objectif commun : empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, mais aussi toute capacité d’enrichissement permettant d’y parvenir. Une position en contradiction directe avec l’exigence iranienne d’indépendance dans ce domaine, rendue possible par l’accord de 2015.

Israël s'inquiète d'un accord qui ne prendrait pas suffisamment en compte ses intérêts

Une délégation israélienne de haut niveau – composée du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, du conseiller à la sécurité nationale Tzahi Hanegbi et du directeur du Mossad David Barnea – vient de rentrer de Washington après deux jours de consultations. Elle y a rencontré le vice-président américain J.D. Vance, le directeur de la CIA Ratcliffe, l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff et d’autres responsables. L’objectif : présenter la vision israélienne d’un « bon accord » avec l’Iran.

Israël reconnaît cependant qu’il est impossible de prédire l’issue des négociations.

Quatre scénarios sont envisagés :

  • Un effondrement des discussions

  • Un accord fondé sur des concessions majeures américaines

  • Un compromis obtenu grâce à des concessions iraniennes significatives

  • Un accord vague permettant à chacun de prétendre à une victoire diplomatique.

Israël suit de près les évolutions de ce dossier sensible – et selon certaines sources, se prépare aussi à une éventualité militaire.

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