Le nouveau gouvernement syrien a autorisé l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à accéder sans délai à plusieurs anciens sites nucléaires suspects, a annoncé mercredi son directeur général Rafael Grossi lors d’un entretien accordé à l’Associated Press. Cette annonce intervient quelques mois après la chute du régime de Bachar al-Assad, remplacé en décembre par le président Ahmad al-Sharaa, qui affiche une volonté d’ouverture vers la communauté internationale.
L’accord a été confirmé après une série de réunions à Damas, au cours desquelles les autorités syriennes ont exprimé leur souhait de « transparence totale » concernant certaines activités nucléaires passées. Grossi a souligné l’importance de cette coopération pour comprendre les opérations menées à l’époque du régime Assad, notamment sur un réacteur secret construit avec l’aide présumée de la Corée du Nord, détruit en 2007 par une frappe israélienne dans la région de Deir ez-Zor.
Les inspecteurs de l’AIEA prévoient de visiter ce site ainsi que trois autres lieux liés. Deux autres installations, déjà connues de l’agence — un petit réacteur à Damas et une installation de traitement d’uranium à Homs — resteront également sous surveillance. Bien qu’aucune fuite radioactive n’ait été détectée, l’AIEA met en garde contre les risques liés à la possible présence d’uranium enrichi non déclaré.
Cette évolution marque un tournant diplomatique pour Damas, dont le président al-Sharaa cherche à regagner la confiance des puissances occidentales. Grossi a salué l’attitude « constructive » du nouveau pouvoir, espérant clore les inspections dans les mois à venir.