Israël

Ben Gvir veut créer un front contre l'accord de cessez-le-feu à Gaza

Le ministre Ben Gvir tente de rallier son collègue Smotrich à un front contre l'accord de cessez-le-feu à Gaza.

4 minutes
2 juillet 2025

ParGuitel Benishay

Ben Gvir veut créer un front contre l'accord de cessez-le-feu à Gaza
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a annoncé ce matin (mercredi) avoir sollicité le ministre des Finances Betsalel Smotrich pour une rencontre dans les heures à venir, dans le but de forger une position commune contre l'accord de cessez-le-feu et de libération d'otages en cours de négociation.

Cependant, l'entourage du ministre Smotrich a démenti ces propos : "Il n'y a aucune sollicitation de Ben Gvir, il s'agit d'un briefing de Ben Gvir aux médias concernant une rencontre qui n'a pas été programmée. La question de la victoire à Gaza est trop importante et la vie des otages trop précieuse pour jouer à des jeux de communication médiatique. Le ministre des Finances travaille sur cette question avec toute sa force et tout son sérieux depuis déjà une très longue période."

Le cabinet du ministre Ben Gvir a réagi au démenti en publiant le message envoyé ce matin au bureau de Smotrich, afin de fixer une telle rencontre. Seulement, l'heure d'envoi du message est postérieure à la publication concernant la démarche de Ben Gvir.

La question d'un accord de cessez-le-feu pour obtenir la libération des otages, avec à la clé d'importantes concessions de la part d'Israël est délicate au sein de la droite nationaliste représentée par Ben Gvir et Smotrich. Ce dernier avait d'ailleurs enjoint Netanyahou de refuser toute discussion sur le sujet. Ce lundi à la Knesset, il a déclaré: "Si nous capitulons maintenant, le message qui sera transmis au monde sera clair et sans équivoque : la façon de mettre Israël à genoux est d'enlever des Juifs. Il n'existe pas de danger plus grand que celui-ci. Chaque enfant juif deviendra une cible. C'est ainsi que l'on passe à côté d'une victoire historique et c'est ainsi que l'on paraît faible face à des ennemis qui ne comprennent que la force."

Smotrich a appelé à une décision sans ambiguïté à Gaza. "Ce n'est pas seulement une campagne militaire - c'est une bataille de conscience. Cette guerre ne doit se terminer que par une victoire. Sans accords, sans médiateurs. Seulement une décision. La destruction du Hamas et le retour des otages à partir d'une position de force. Plus de dialogue avec les assassins, plus de marchandage avec le diable, plus de libération de terroristes meurtriers. Il est temps de poursuivre l'élan de la victoire sur les Iraniens par une guerre puissante qui détruira l'ennemi à Gaza et éliminera la menace pour des décennies à venir."

Dans le contexte de cette confrontation politique, le chef de l'opposition Yaïr Lapid a fait savoir au Premier ministre Binyamin Netanyahu que le parti "Yesh Atid" fournirait un filet de sécurité au gouvernement en cas d'accord sur les otages, si les partis Otsma Yehudit et Hatsionout Hadatit décidaient de ne pas le soutenir.

Lapid a écrit : "Netanyahu, face aux 13 voix de Ben Gvir et Smotrich, vous avez nos 23 voix pour un filet de sécurité pour l'accord sur les otages. Il faut ramener tout le monde à la maison maintenant."

Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a réagi : "Il existe une large majorité au sein du gouvernement et aussi dans le peuple pour un accord de libération des otages. S'il y a une opportunité de le faire, il ne faut pas la manquer !"

Le président du parti Israël Beitenou, le député Avigdor Lieberman, a réagi : "'Il n'y a pas de commandement plus grand que la libération des captids'. Il faut ramener tous les otages maintenant."

Le président des 'Démocrates' Yaïr Golan a réagi : "Ce duo de kahanistes défaillants, qui dirige un bloc d'obstruction contre le retour des otages, n'est ni sioniste ni digne de siéger autour de la table gouvernementale. Et celui qui les y maintient n'est pas digne de diriger Israël ne serait-ce qu'un jour de plus."

Les tractations initiées par le ministre Ben Gvir ont vivement fait réagir certaines familles d'otages, à l'image de Vicky Cohen, mère du soldat otage Nimrod Cohen : "Ben Gvir, vous êtes une âme vile. Vous avez oublié ce que signifie être juif."

Le QG des familles d'otages, quant à lui, a déclaré : "Smotrich et Ben Gvir ont oublié ce que signifie être juifs, et la signification des valeurs de compassion et de solidarité mutuelle sur lesquelles l'État d'Israël a été fondé. Nous n'avons qu'un mot pour eux ce matin : honte."

Rappelons que lors du dernier accord de libération partielle des otages, Ben Gvir avait démissionné du gouvernement pour insister sur son désaccord. Smotrich, lui, avait décidé de ne pas le suivre.