La Knesset a repoussé la proposition du député Betzalel Smotritch (Yamina) de créer une commission d'enquête parlementaire sur les conflits d'intérêts au sommet du système judicaire et de la police. Seuls quatre députés ont voté pour et cinquante-cinq s'y sont opposés. Le "jeu" parlementaire qui a ses propres règles, parfois paradoxales, a fait que le Likoud et les partis orthodoxes n'ont pas participé au vote proposé par un membre de l'opposition, ceci afin de faire tomber le texte.
Le ministre de la Justice Avi Nisenkorn, qui défend becs et ongles le système judiciaire et couvre tous les abus et irrégularités qui y sont commis a attaqué Betzalel Smotritch avec ses arguments usés jusqu'à la corde: "Proposer une commission d'enquête contre les juges qui sont des garde-fous est une tentative de détruire l'un des socles de la démocratie. Cela ne se produira pas durant mon mandat".
Après le vote, Betzalel Smotritch a écrit : "Tous les ministres et députés du Likoud et des partis orthodoxes ont fui au moment du vote. C'est la preuve que le peuple vote à droite mais obtient un Avi Nisenkorn".
Exception à la règle, Chlomo Karhi, est seul député du Likoud qui est resté dans l'hémicycle et a voté en faveur du texte : "J'ai une nouvelle fois voté en faveur de cette loi car je crois de toutes mes forces qu'il faut mener un combat pour vérifier une fois pour toutes ce qui se passe au sein du système judiciaire et du système d'application de la loi, et je continuerai à m'exprimer en ce sens".
Etrange situation que celle de voir des partis qui dénoncent sans cesse les abus du système judiciaire qui s'étalent de plus en plus au grand jour mais qui votent ensuite contre toute mesure qui entend remettre de l'ordre dans ce cercle intouchable qui est devenu un pouvoir autonome et immune au sein de l'appareil de l'Etat.
Photo Miriam Alster / Flash 90