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Un personnage atypique et inattendu était présent à la cérémonie marquant le 31e anniversaire de l'assassinat du rav Meïr Kahana hy''d : le rav Dov Halbertahl, avocat et journaliste, jusqu'à récemment l'une des figures les plus virulentes de l'antisionisme orthodoxe lituanien. Depuis des années, il déversait son fiel sur tout ce qui était identifié au sionisme, à la droite israélienne, aux habitants de Judée-Samarie et même hélas aux Juifs séfarades.
A titre d'exemple, en 2015, il participait un congrès de Shalom Akhshav en compagnie de grandes figures de l'extrême gauche et de députés arabes israéliens. En 2020, ses propos toujours incendiaires dépassaient toute limites lorsqu'il déclarait que les électeurs de Binyamin Netanyahou "continueraient à voter pour lui les yeux fermés même si c'était un assassin".
Et comble de l'ironie, en 2016, Itamar Ben-Gvir, disciple du rav Kahana hy''d menaçait de la poursuivre en justice pour diffamation après qu'il l'ait qualifié lui et son ami Bentzi Gupstein de "terroristes juifs de la même espèce qu'Ishaï Schliessel" (l'assassin de Shira Banki z.l. lors d'une gay pride à Jérusalem). Mais dimanche soir, le rav Halebertahl était aux côtés d'Itamar Ben-Gvir pour le soutenir et exprimer son soutien global à l'idéologie du rav Kahana hy''d, notamment dans son analyse de la question des Arabes israéliens.
L'évolution des positions du rav Halbertahl a été progressive, puisqu'aux dernières élections, il s'était présenté sous les couleurs du parti Am Shalem, du rav Haïm Amsallem, d'origine marocaine, et qui prône un sionisme orthodoxe modéré.
Mais "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase" a été les émeutes pogromistes qui se sont déroulées au mois de mai dans les villes mixtes et qui ont ouvert définitivement les yeux au rav Halbertahl. Dans une vidéo retentissante, il expliquait alors pourquoi ces événements, tout comme la direction post-moderniste que prenait la gauche israélienne, "l'avaient transformé en homme de droite" . Il disait notamment : "Ces émeutes arabes collectives m'ont amené à la conclusion que les Arabes israéliens et à plus forte raison les Arabes palestiniens n'accepteront jamais l'existence d'un Etat d'Israël. Dès leur naissance, ils tètent la haine des Juifs et des Israéliens. Si seulement la possibilité leur était donnée, les Arabe israéliens massacreraient les Juifs comme lors des émeutes de 1929. J'ai été consterné par l'ampleur de la haine, par l'ampleur de la trahison envers leurs voisins juifs, par l'ampleur du silence assourdissant des autres Arabes israéliens et leurs dirigeants. Ils ont flairé le sang juif et les muftis se se joints à l'incitation sauvage dans les mosquées (...) Depuis les émeutes des années 2000, je pensais que les choses avaient changé dans l'attitude des Arabes d'Erets Israël envers les Juifs et les Israélien. J'ai cru que la vie ensemble, la multiplication des étudiants arabes dans les universités israéliennes, des infirmiers et infirmières arabes, la prise de conscience que l'Etat d'Israël leur offre un niveau de vie dont ils pourraient rêver dans un Etat palestinien, la coexistence serait plus forte (...) Les Arabes buvaient le café avec leurs voisins juifs, d'autres voix émanaient de la société arabe et je pensais vraiment qu'une nouvelle page s'ouvrait. Jusqu'aux émeutes. Alors, j'ai compris. J'ai compris que je n'avais pas compris l'âme profonde des Arabes d'Erets Israël. Il n'y aura pas de coexistence. Il n'y a pas de coexistence, car les Arabes nourrissent une haine inextinguible envers les Israéliens et cela ne changer pas dans les dizaines d'années à venir. Il y a aura toujours un petit prétexte qui allumera le feu. Et le jour où ils sentiront que c'est possible, ils se retourneront contre nous".
Concernant ses griefs envers la gauche israélienne de laquelle il lui reproche son silence assourdissant face à ces émeutes, son indulgence envers les émeutiers ainsi que son évolution post-moderne et post-sioniste, "qui se soucie davantage des émeutiers arabes que de ses frères juifs".
Il concluait : "Je ne regrette pas d'avoir essayé. Mais je dois reconnaître qu'il s'agit d'un échec retentissant. Alors, tant mieux que nous l'ayons compris. Il n'y a pas eu de coexistence et il n'y aura pas de coexistence. C'est pour tout cela que je suis devenu un homme de droite".
Vidéo : (lors de la cérémonie pour le rav Meïr Kahana hy''d )