Le fait est suffisamment exceptionnel pour le souligner: pendant toute la durée des mandats de Binyamin Netanyahou, pas une fois une annonce pareille n'avait été faite. Et cela se produit précisément quand le premier ministre est l'ancien directeur du Conseil de Yesha (Conseil de Judée-Samarie) et que l'actuel président, David Elhayani, est un membre du parti de Guidon Saar, Tikva Hadasha.
A l'origine de la grogne, le gel de facto des constructions en Judée-Samarie depuis la mise en place du gouvernement. La commission suprême qui autorise les constructions dans ces régions et qui doit se réunir tous les trois mois, n'a été convoquée qu'une seule fois depuis presque un an. Ils se souviennent que même lorsque l'administration Obama avait exigé un gel des constructions , des moyens détournés avaient toujours été trouvés pour poursuivre tant bien que mal le développement de la présence juive en Judée-Samarie. Là, le sentiment est celui d'un gel total et appelé à durer.
Le président du conseil régional de Bet El, Shay Alon, a procédé à une attaque en règle contre le gouvernement: ''Nous ne reviendrons pas sur les erreurs du passé. Nous n'attendrons pas que les soldats soient au seuil des yishouvim pour arrêter la prochaine expulsion. Bet El est en train de devenir une enclave, parce que l'on empêche les constructions et que la route d'accès n'est pas élargie en fonction des besoins de la population. Nous sommes des citoyens de troisième zone à la merci des folies de chaque ministre du gouvernement, il n'y a pas de maître à bord''.

Il y a des ministres au sein du gouvernement qui se préoccupent davantage du bien des Palestiniens que du nôtre. Vingt ans après l'opération ''Homat Magen'', c'est Ramallah qui règne à Jérusalem et non l'inverse
Il est revenu sur la seule et unique réunion de la commission pour les constructions qui avait autorisé la construction de 350 unités de logement à Bet El: ''C'est de la poudre aux yeux. Il y a cet endroit une base de Tsahal qui doit être évacuée pour permettre le début des travaux mais Benny Gantz refuse de le faire. Pendant que le Premier ministre est occupé à s'accrocher à son siège et que la ministre des Transports préfère rencontrer Abou Mazen plutôt que de nous rencontrer, la construction palestinienne se poursuit et prend de plus en plus de territoires. Il y a des ministres au sein du gouvernement qui se préoccupent davantage du bien des Palestiniens que du nôtre. Vingt ans après l'opération ''Homat Magen'', c'est Ramallah qui règne à Jérusalem et non l'inverse''.
Une voix dissonante se fait entendre, celle du président du conseil d'Efrat dans le Goush Etsion. Il se désolidarise de ses collègues et refuse de protester de la sorte contre le gouvernement.
"Cette campagne ne fera qu'apporter de l'eau au moulin des électeurs de gauche qui verront qu'il s'agit bien d'un gouvernement qui agit contre la présence juive en Judée-Samarie'', puis évoquant les dirigeants de Judée-Samarie: ''La souveraineté sur Maale Adoumim ne vous a pas suffi, vous n'avez pas voulu du plan de Trump, Netanyahou n'a pas suffisamment agi et aujourd'hui c'est le gouvernement avec à sa tête l'ancien directeur du conseil de Yesha qui est accusé d'abandon. Si la direction de Judée-Samarie continue à s'opposer systématiquement, elle perdra le soutien des habitants des implantations, du peuple et bloquera tout dialogue avec les futurs gouvernements''.
Dès aujourd'hui, les dirigeants des conseils de Judée-Samarie manifesteront devant le bureau du Premier ministre pour porter un message clair: ''Si les constructions sont gelées, le gouvernement doit tomber''.