Dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, le Premier ministre a annoncé qu'il maintenait Yoav Galant au poste de ministre de la Défense. Rappelons que ce dernier avait été limogé par Netanyahou il y a deux semaines après avoir réuni la presse pour annoncer qu'il demandait une suspension de la réforme judiciaire compte-tenu des menaces sécuritaires qui pèsent sur Israël. Galant avait choisi de faire cette déclaration alors que Netanyahou se trouvait à l'étranger, ce qui avait ajouté à l'affront ressenti.
Finalement, ce soir, le Premier ministre a annoncé mettre ''les querelles de côté'' et a confirmé Galant au poste de ministre de la Défense. Dans un premier temps, il avait été question que Galant formule des excuses publiques avant d'être officiellement réintégré à son poste, ce qu'il refusait. Il aura donc obtenu gain de cause.
Netanyahou a également parlé de la situation sécuritaire et il a accusé le précédent gouvernement d'en être à l'origine: ''Notre pays fait face à une attaque terroriste. Cette attaque terroriste n'a pas commencé maintenant. L'année dernière pendant Pessah, des provocations identiques se sont déroulées sur le Mont du Temple. L'année dernière, sous le gouvernement précédent, le nombre d'attentats a doublé. Le gouvernement précédent a signé un accord ave cle Hezbollah et lui a cédé des territoires de l'Etat et des réserves de gaz, sans rien recevoir en retour. Il nous a promis que cet accord de soumission allait éloigner tout affrontement contre les organisations terroristes. Mais comme nous l'avions dit et répété, c'est le contraire qui s'est produit. Les attaques sont allées en augmentant et notre dissuasion en a été impactée. Hélas, elle l'a été encore davantage pendant ces derniers mois, quand nos ennemis ont interprété les appels au refus de mobilisation comme une faiblesse''.
Il a ajouté: ''Nos ennemis entendent et voient tout et ils croient qu'ils pourront nous faire plier par des attaques combinées depuis le Liban, la Syrie et Gaza. Désormais, c'est sous notre mandat et notre responsabilité, ma responsabilité. J'agis avec prudence mais fermeté, avec détermination et surtout responsabilité. Nous allons repousser ces dangers et vaincres nos ennemis. Nous l'avons fait par le passé, nous le ferons aussi cette fois''.
Netanyahou a raconté qu'hier lors du tour d'horizon sécuritaire qu'il a dressé au chef de l'opposition Yaïr Lapid, il a demandé à ce dernier: ''Lorsque vous criez qu'Israël est en train de s'effondrer, comment pensez-vous que nos ennemis le comprennent?''.
Il a reconnu officiellement la responsabilité d'Israël dans les attaques contre la Syrie, menaçant le régime d'Assad de payer très cher toute tentative supplémentaire de nuire à Israël.
Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que son gouvernement était stable et qu'il durerait quatre ans, soit toute la durée de son mandat.
Les réactions ont été nombreuses du côté de l'opposition. L'ancien Premier ministre, Naftali Bennett, dont le gouvernement a été mis en cause par Netanyahou dans son allocution a réagi en qualifiant le discours de Netanyahou de ''tout le contraire du leadership, honteux et diviseur''. Bennett a donné des interviews sur les chaines 11 et 12 ce soir et s'est vanté de son bilan sécuritaire à côté des critiques acerbes formulées contre Netanyahou: ''J'ai hérité d'un pays qui pansait ses plaies après l'opération Gardien des Murailles, les champs du pourtour de Gaza brûlaient encore. J'ai réussi à obtenir l'année la plus calme dans cette région. Nous avons laissé à Netanyahou le pays dans la meilleure situation internationale qui soit. Un lien étroit avec le Président américain, mon lien personnel avec le président des Emirats arabes Unis et celui d'Egypte. Tous ceux-là ne veulent pas rencontrer Netanyahou. Le monde regarde le pays qui était la start-up nation et aujourd'hui, il éprouve de la pitié pour l'Etat d'Israël''.
Notons que plus tôt dans la journée, la ministre des Implantations, Orit Struck ( Hatsionout Hadatit) avait révélé sur la radio Galei Israël, la grande part de responsabilité, selon elle, du gouvernement précédent et en particulier de Benny Gantz, alors ministre de la Défense, dans la vague de terrorisme en Judée-Samarie: ''Nous portons la responsabilité de la situation sécuritaire, mais nous sommes obligés de le dire: les attentats sont le résultat de graves actions du gouvernement précédent. Il est facile de le prouver et il est important de le dire. Tout haut-gradé de Tsahal peut en témoigner, la vague de terreur est liée à une décision prise par le précédent ministre de la Défense, Benny Gantz, qui a arrêté les activités menées depuis des années, depuis l'opération Remparts, à l'intérieur de Naplouse et au nord de cette localité. Lorsqu'un idiot jette une pierre dans un puits, même mille sages ne pourront pas la sortir. Nous n'avons pas le droit de laisser passer cela à Gantz, nous avons le devoir de vaincre cette vague de terreur qui s'en est suivie''.
Yaïr Lapid a également critiqué les paroles du Premier ministre: ''Alors que nos ennemis continuent de tuer des êtres chers et que le sang de nos frères et de nos soeurs coulent dans les rues, le Premier ministre perd le contrôle devant la nation. Au lieu de convoquer une conférence de presse pour accuser les autres des problèmes que le gouvernement le plus extrémiste et défaillant de l'histoire du pays a causé, il ferait mieux que lui et ses ministres arrêtent de pleurnicher et prennent enfin leurs responsabilités".
Le chef du Ma'hané Hamamla'hti, Benny Gantz a déclaré: ''Ce n'est pas en pleurnichant que l'on construit un leadership''.
Quant au chef d'Israël Beitenou, Avigdor Liberman, il a estimé: ''La déclaration du Premier ministre ce soir prouve que cet homme n'est pas apte à remplir son rôle, cet homme n'est pas responsable de ses actes, cet homme n'est tout simplement plus sur la même planète que nous. La seule et unique conclusion qui s'impose de cette folie à laquelle nous avons assisté ce soir est que, dans le meilleur des cas, Netanyahou est devenu l'exécutant de Yaïr Netanyahou. J'appelle les membres du Likoud à agir et à renvoyer Netanyahou à la maison''.