La question palestinienne est l'éléphant dans la pièce des négociations autour d'un tel accord. Pour les Saoudiens, il est important d'obtenir des acquis en faveur des Palestiniens dans le cadre d'une éventuelle normalisation des relations avec Israël. De son côté, le gouvernement israélien tente de réduire au minimum ces concessions faites aux Palestiniens.
Déjà la semaine dernière, dans le but d'adoucir la position d'Abou Mazen, l'Arabie Saoudite avait annoncé la reprise de son aide financière à l'Autorité palestinienne.
Des responsables saoudiens ont expliqué que le but était d’obtenir le soutien du président de l’Autorité palestinienne afin de jouir d’une plus large légitimité quant à l’établissement de relations avec Israël. Ainsi, Riyad se met à l’abri des critiques l’accusant de sacrifier la cause palestinienne pour promouvoir ses propres intérêts.
Demain (mardi), une délégation palestinienne est attendue en Arabie Saoudite pour discuter de l'accord de normalisation entre le royaume et Israël. Les membres de cette délégation rencontreront Brett McGurk, cadre du conseil américain de sécurité nationale. Le sujet des discussions sera la compensation que recevront les Palestiniens dans le cadre d'un accord entre l'Arabie Saoudite et Israël.
Les Palestiniens attendent de l'Arabie Saoudite, considérée comme le leader du monde musulman, qu'elle n'accepte aucun accord sans une contrepartie satisfaisante sur la question palestinienne.
L'Autorité palestinienne demande l'adoption de l'intiative de paix arabe qui comprend le retrait des territoires ''occupés en 1967 en échange d'une reconnaissance arabe de l'Etat d'Israël et l'acquisition d'un statut de membre permanent au sein de l'ONU''. En outre, les Palestiniens réclament aussi la réouverture du consulat américain à Jérusalem Est et des bureaux de l'Autorité palestinienne aux Etats-Unis. D'après l'AP, ''ce sont des promesses de l'administration Biden qui n'ont pas été mises en oeuvre''.
Mais ce n'est pas tout, les Palestiniens exigent d'autres mesures qui ont été présentées depuis deux ans par l'AP à l'administration Biden afin de renouveler les relations avec le gouvernement israélien. C'est d'ailleurs sur cette base que Benny Gantz, alors ministre de la Défense, avait rencontré Abou Mazen. Parmi ces exigences palestiniennes se trouvent: l'arrêt de l'implantation juive en Judée-Samarie, l'arrêt de l'annexion de terres ''palestiniennes'', l'arrêt de la destruction de maisons, l'arrêt de ''l'invasion de terres palestiniennes en territoires A'' et la préservation du statu quo à la mosquée Al Aqsa.