En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Jordanie, l'Union Européenne et la Ligue arabe ont organisé hier (lundi), une réunion qui avait pour but d'étudier les possibilités pour relancer les discussions entre Israël et les Palestiniens et réanimer la solution à deux Etats. Le tout, sans la présence du moindre représentant israélien.

C'est l'Union européenne qui est à l'origine de cette rencontre. Les Etats-Unis y ont envoyé des représentants mais surtout, d'après eux, pour écouter. En effet, l'administration américaine ne voit pas d'un bon oeil cette initiative européenne qui pourrait nuire aux efforts qu'elle fournit au Proche-Orient.

L'UE a déclaré que le but de cette réunion était de ''mettre au point un lot de soutien à la paix afin de maximiser les bénéfices d'un processus de paix qui conduirait à un accord entre les deux parties''. Cette déclaration d'intention peut paraitre étrange lorsque l'on sait qu'Israël ne participe pas à cette réunion et que le programme proposé par les Européens reprend à son compte les revendications palestiniennes au détriment d'Israël.

''Les efforts sont renouvelés sur la base de la nécessité urgente de préserver la solution à deux Etats qui garantit la création d'un Etat palestinien indépendant et souverain, ainsi qu'une continuité territoriale sur la base des lignes du 4 juin 1967, du respect et de l'application des décisions du conseil de sécurité des Nations Unies sur la question palestinienne, y compris celles qui condamnent toute mesure visant à modifier l'équilibre démographique, le caractère et le statut des territoires palestiniens occupés depuis 1967 ainsi que Jérusalem Est et la préservation du statu quo sur les lieux saints'', a-t-on insisté au sein des représentants de l'Union européenne.

L'Union européenne estime que le moment est propice pour faire pression sur l'Arabie Saoudite alors qu'elle mène des pourparlers pour une normalisation des relations avec Israël. L'UE prétend ne pas vouloir dicter aux Israéliens ou aux Palestiniens, l'attitude à avoir, mais avoir comme objectif de créer un cadre clair pour promouvoir un processus de paix.

Les représentants des différents pays qui ont participé à cette ''journée pour la paix'' organisée par l'Union européenne ont publié un communiqué commun appelant à ''oeuvrer pour arrêter les mesures unilatérales qui remettent en cause la solution à deux Etats, y compris les activités dans les colonies, les confiscations de terres, l'expulsion des logements. Oeuvrer pour arrêter la violence et l'incitation à la haine, garantir le respect du statu quo historique sur les lieux saints à Jérusalem et l'action du tuteur hachémite ainsi que du mandat du WAQF islamique''.

 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Bin Farhan, a déclaré lors d'une interview à la télévision de son pays: ''Le conflit israélo-palestinien ne pourra pas être réglé sans la création d'un Etat palestinien indépendant. La solution à deux Etats doit revenir sur le devant de la scène. Nous avons discuté aujourd'hui sur la manière de ramener le sujet sur le devant de la scène, car nous constatons la poursuite de l'escalade dans les territoires occupés et nous comprenons que les gens commencent à perdre espoir de voir la solution à deux Etats se réaliser. Nous avons mené ces discussions avec nos frères palestiniens pour garantir que cela reflète bien leurs volontés et leurs attentes''.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a précisé: ''Le principal message de cette réunion est que la paix est indispensable pour la stabilité de la région. Néanmoins, elle ne pourra exister que si l'occupation prend fin et que les revendications des Palestiniens pour la liberté et la création d'un Etat indépendant sur la base de la solution à deux Etats, sont entendues''.

 

 

Les Etats-Unis ont démenti l'information diffusée par les médias saoudiens d'un arrêt des négociations en vue d'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie Saoudite. Le sujet palestinien constitue l'un des points de tension sur la route vers cette normalisation et l'Arabie Saoudite l'a, une fois encore, signifié par cette réunion à New York.

Aujourd'hui (mardi), Netanyahou doit rencontrer Biden. Ils aborderont l'avancée des négociations avec l'Arabie Saoudite, mais aussi la question iranienne.