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L'ancien Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, figure de proue de la protestation actuelle qui prétend défendre la démocratie, est au coeur d'une révélation embarrassante sur la société Intellexa, pour laquelle il travaillait. Cette société a été ajoutée à la liste noire des sociétés de renseignements par les Etats-Unis.
Le travail d'Olmert avec Intellexa a été exposé dans le cadre du projet d'enquête international « Predator Cases ». Les enquêtes du projet sont basées sur des documents et des témoignages obtenus par le magazine français "Mediapart" et le magazine allemand "Der Spiegel", et 15 médias dirigés par European Investigative Collaborations qui ont participé à leur analyse. Shomrim était le partenaire israélien du projet. Amnesty-Tech, le laboratoire médico-légal d'Amnesty International, a contribué à l'analyse des découvertes technologiques.
D'après cette enquête, il s'avère que les logiciels d'espionnage de la société Intellexa ont été fournis à des régimes anti-démocratiques qui s'en sont servi pour surveiller des militants des droits de l'homme, des journalistes et des adversaires politiques.
Ehoud Olmert conseillait cette société et devait même la représenter lors d'une rencontre importante avec un corps de défense national allemand.
Intellexa est une société fondée par d'anciens officiers de réserve de Tsahal dont le siège se trouve à l'étranger, ce qui la dispense de toute autorisation du ministère israélien de la Défense.
Les États-Unis, en tout cas, n’ont pas attendu que le ministère israélien de la Défense agisse contre Intellexa et, à la mi-juillet, le ministère américain du Commerce a annoncé qu’il mettait Intellexa et sa filiale Siterox sur une liste noire, comme il l’avait déjà fait pour NSO. Cela signifie qu'il est désormais interdit aux citoyens et aux entreprises américains de commercer avec les entreprises ou de leur fournir des services. Cela affecte également indirectement la possibilité pour Intellexa de vendre ses produits à d'autres pays.
Parmi les fondateurs se trouve le colonel (de réserve) Tal Dilian, ancien commandant de l'unité « 81 » – l'unité technologique du système d'opérations spéciales de la Division du renseignement de Tsahal. Il a quitté l'armée en 2002, à la suite d'un scandale de corruption au sein de l'unité qu'il commandait, qui comprenait, entre autres, des soupçons d'usage personnel des ressources de l'unité. L'affaire a été classée sans suite. Dilian a crié au complot contre lui.
Le produit le plus connu d'Intellexa est "Predator", un puissant système d'espionnage capable de contrôler à distance un appareil mobile et de le transformer en dispositif de suivi pour son propriétaire, notamment en extrayant le contenu et en contrôlant la caméra et le microphone. Dans le cadre du projet d'enquête "Predator Cases", une longue liste de pays ayant acheté ou reçu des offres d'achat de Predator et/ou d'autres produits de surveillance a été révélée, notamment l'Égypte, la Malaisie, le Cameroun, les îles Maurice, la Sierra Leone, le Vietnam, Madagascar et d'autres.
Dans un document obtenu par Shomrim, le nom de l'ancien Premier ministre israélien a été masqué. Cependant, lors d'une conversation téléphonique avec Shomrim, Olmert a confirmé qu'il avait auparavant travaillé pour Intellexa. Il a affirmé qu'il ne travaillait plus avec cette société depuis plusieurs mois.