En effet, les autorités israéliennes s'inquiètent de voir prendre de l'ampleur le phénomène des plaintes déposées contre des soldats en service régulier ou réservistes lorsqu'ils se rendent dans un pays étranger. Des organisations pro-palestiniennes se sont fixées comme mission de repérer ces soldats en s'appuyant sur des vidéos et des photos postées sur les réseaux sociaux et entament des procédures judiciaires en les accusant de ''crimes de guerre''.
Depuis le 7 octobre 2023, 12 soldats israéliens ont ainsi été confrontés à l'engagement de poursuites judiciaires contre eux. Aucun n'a été arrêté. L'Etat d'Israël a réussi à rapatrier tous les soldats mis en cause.
Néanmoins, il s'avère qu'il n'existe pas de procédure suffisamment claire et précise pour faire face à cette menace grandissante, d'où la convocation d'une réunion hier par Guidon Saar, mais aussi aujourd'hui au sein de la commission Affaires étrangères et Sécurité de la Knesset.
Le ministre Saar a donné hier des instructions concernant la mise en place de procédures immédiates pour traiter ces questions. Il a, par ailleurs, demandé à l'armée qu'elle explique à ses soldats qu'ils ne doivent pas publier des documents, des vidéos qui sont relatifs à leurs activités opérationnelles.
En outre, une ligne directe doit être mise en place pour recevoir les questions des soldats et des civils qui voyagent à l'étranger.
Le ministre a également ordonné qu'une structure soit mise en place pour surveiller l'activité des organisations pro-palestiniennes qui cherchent à nuire aux soldats de Tsahal à l'étranger.
Pour l'instant, cinq pays sont particulièrement à risque pour les soldats de Tsahal, des pays qui ont une politique ouvertement hostile à Israël: l'Irlande, le Brésil, l'Espagne, la Belgique et l'Afrique du Sud. Mais d'autres pays sont considérés comme dangereux pour les soldats, dans lesquels des procédures judiciaires ont déjà été engagées contre certains d'entre eux: le Maroc, la France, la Norvège, Chypre, le Sri Lanka, la Hollande, le Brésil, la Thaïlande, l'Irlande, la Serbie. Notons qu'en France, la justice a rejeté tous les recours déposés contre des soldats de Tsahal franco-israéliens.
Deux organisations pro-palestiniennes sont particulièrment actives contre les soldats de Tsahal: la Fondation Hind Rajab et le ''mouvement du 30 mars''. La Fondation Hind Rajab affirme avoir transmis à la Cour pénale internationale de La Haye des renseignements sur 1000 soldats de Tsahal. Jusqu'à maintenant aucune des démarches entreprises par ces organismes n'a abouti.
L'Etat d'Israël est donc en train de mettre au point une véritable stratégie pour protéger ses soldats à l'étranger. D'ici là, les soldats de Tsahal, en service régulier ou réservistes, sont appelés à effacer des réseaux sociaux les vidéos et photos de leurs actions à Gaza ou au Liban, à prendre contact avec leur unité au sein de Tsahal pour évaluer les risques avant un voyage à l'étranger, à ne pas dévoiler leur destination sur les réseaux sociaux et d'attendre d'être rentrés en Israël pour partager leurs photos et souvenirs de voyage.