Le ministre de l’Énergie, Eli Cohen, a vivement critiqué ce mardi la décision de la Banque d’Israël de maintenir son taux directeur inchangé à 4,5 %. « Banque déconnectée ! » a-t-il dénoncé sur X (Twitter). Selon lui, alors que le shekel continue de se renforcer et que les prévisions d’inflation diminuent, la Banque d’Israël « insiste pour ne pas baisser les taux ».
Eli Cohen s’interroge : « Qui en profite ? Seulement les banques. Qui paie le prix ? Les jeunes couples, les emprunteurs hypothécaires et les entreprises. » Il appelle la Banque centrale à « prendre en compte les citoyens, pas seulement les bénéfices des banques ».
De son côté, le gouverneur Amir Yaron a défendu lundi cette décision, affirmant qu’une baisse prématurée pourrait relancer l’inflation et nuire à la stabilité économique, déjà fragilisée par la guerre et l’augmentation du déficit budgétaire. Selon lui, la prudence reste de mise alors que l’État fait face à des dépenses militaires croissantes et à un endettement qui atteint des niveaux préoccupants.
Pour Dr Roy Katz, économiste à l’Université hébraïque de Jérusalem, la Banque d’Israël « est coincée entre la nécessité de soutenir la croissance et celle de protéger la stabilité monétaire et budgétaire ». Il ajoute que « dans un contexte géopolitique incertain, avec un déficit en hausse, elle préfère conserver des marges de manœuvre avant d’alléger le coût du crédit ».
Depuis 2022, la Banque d’Israël a relevé son taux directeur de manière agressive, passant de 0,1 % à 3,25 % en un an, avant de grimper à 4,25 % en janvier 2023 et d’atteindre 4,75 % en mai 2023, son plus haut niveau depuis plus d’une décennie. Début 2024, le taux a été légèrement abaissé à 4,5 %, mais reste depuis gelé malgré un retour de l’inflation sous la barre des 3 %.