Israël

Funérailles du sergent-chef Moché Shmouel Nol, 21 ans, za"l

L’émouvant hommage à un soldat orthodoxe tombé à Gaza a fait oublier pour quelques heures les divisions autour de la Loi sur la conscription des harédim

2 minutes
9 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Funérailles du sergent-chef Moché Shmouel Nol, 21 ans, za"l
Tsahal

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Alors que le débat sur l’enrôlement des orthodoxes dans Tsahal fracture la société israélienne et secoue la coalition, une image rare et bouleversante est venue aujourd’hui rappeler une autre réalité, plus silencieuse et profonde : celle de jeunes hommes issus du monde harédi qui choisissent de porter l’uniforme, de défendre Israël, parfois au prix de leur vie.

Sur le mont Herzl à Jérusalem, la nation a rendu les honneurs militaires au sergent-chef Moché Shmouel Nol, 21 ans, tombé lundi dans l’explosion meurtrière de Beit Hanoun, aux côtés de quatre camarades du bataillon Netzah Yehuda créé précisément pour faciliter l’intégration des jeunes orthodoxes dans l’armée et devenu un bataillon prestigieux.

La dépouille de Moché Nol a été portée depuis le cœur du quartier harédi de Ramat Beit Shemesh, au terme d’un cortège saisissant. En tête de la procession, son père, le rabbin David Nol, 86 ans, avançait à pied, soutenu par une canne, derrière le cercueil recouvert du drapeau israélien.

Dans les rues, des scènes inhabituelles : des centaines de harédim, certains en habits hassidiques, accompagnaient le cortège, aux côtés de soldats en uniforme. Étudiants de yeshiva et combattants de Tsahal unis dans un même hommage, le temps d’une cérémonie où les clivages habituels semblaient s’effacer devant la douleur et le respect.

Moché Nol, né aux États-Unis, avait grandi dans le quartier juif de la Vieille Ville de Jérusalem avant de s’installer à Ramat Beit Shemesh. Sa sœur l’a décrit comme « mon petit frère mais aussi mon meilleur ami, un être lumineux, joyeux et aimant ». Ses camarades d’armes ont salué la mémoire d’un « combattant animé d’une foi profonde, qui avait choisi librement de prendre sa place, d’assumer de lourdes responsabilités avec humilité et gentillesse, par amour de la Torah, du peuple et du pays ».

Alors que les querelles politiques sur la conscription agitent le gouvernement et que la fracture se creuse autour de ce débat, les mots simples et dignes du père du soldat résonnaient avec force. Il a parlé de son fils, de son choix courageux de conjuguer étude de la Torah et service militaire, de son engagement à défendre son peuple et son pays. Il a conclu son oraison funèbre,, par ces mots : « Am Israël Haï, grâce à Dieu. »

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