Détruire un tunnel à Gaza n’a rien d’un chantier ordinaire. Comme l’explique le journaliste militaire Yossi Yehoshua de Yedioth Ahronoth, ce n’est pas « comme acheter un canapé chez IKEA ». Chaque tunnel nécessite un travail systématique et professionnel, qui commence par la collecte de renseignements précis et le traçage des itinéraires souterrains. Les unités d’ingénierie doivent ensuite prendre le contrôle de la zone et la sécuriser pour éviter toute attaque surprise.
Vient alors l’étape de l’introduction de machines de forage et de moyens spéciaux, tels que des chiens détecteurs et des capteurs, pour vérifier que le tunnel peut être détruit sans risque pour d’éventuels otages ou soldats. Ce n’est qu’après ces vérifications que le matériel explosif est introduit.
Selon Tsahal, le démantèlement d’un kilomètre de tunnel peut prendre plusieurs semaines, notamment en raison des contraintes matérielles. Les foreuses spécialisées et certains explosifs sont rares au niveau mondial, pas uniquement en Israël. Le Hamas, de son côté, ne reste pas passif. L’organisation observe les méthodes israéliennes, tente de perturber les opérations et continue de poser des explosifs improvisés à l’intérieur des galeries.
Ces derniers jours, la brigade Golani a détruit 500 mètres de tunnels à Gaza, neutralisant également plus de 130 infrastructures terroristes. La semaine précédente, les parachutistes avaient démantelé un réseau de 3 km dans la région de Khan Younis. Au total, selon l’armée, plus de 6 km de tunnels auraient été détruits depuis fin juin.
Malgré les critiques sur la lenteur apparente, les officiers de terrain insistent sur la dangerosité de ces missions. « Quiconque parle de stagnation ne sait pas à quoi nous sommes confrontés », confie l’un d’eux à Yedioth Ahronoth. Pour Tsahal, ces opérations sont essentielles pour affaiblir durablement la capacité militaire du Hamas et protéger la population israélienne.