La Fondation Hind Rajab a annoncé lundi avoir déposé une plainte pénale au Portugal contre un soldat israélien qu'elle accuse d'avoir "servi comme tireur d'élite à Gaza et tué quatre personnes pendant le cessez-le-feu". L'organisation, qui traque les militaires israéliens à travers le monde pour porter plainte contre eux, a rendu publics le nom et la photo du militaire visé.

Selon la fondation, le soldat "a été impliqué dans de graves crimes de guerre, notamment le meurtre délibéré de civils". L'homme aurait servi comme tireur d'élite dans un bataillon de réserve de la division 252, une unité déjà accusée par l'organisation d'avoir "créé un corridor où de nombreux civils ont été abattus sans discrimination".

La plainte s'appuie principalement sur une publication du soldat sur les réseaux sociaux, où on le voit tenir un fusil de précision avec la légende : "4 balles, 0 raté". Cette publication a été diffusée pendant le cessez-le-feu du début 2025.

"Il ne s'agit pas seulement d'une question de justice pour Gaza, mais d'un test pour le Portugal. Ce soldat ne se cache pas, il se promène librement après s'être vanté d'avoir tué des civils pendant un cessez-le-feu", a déclaré un porte-parole de la fondation.

La fondation affirme avoir pu vérifier la présence du soldat à Lisbonne ce mois de juillet, où il a été photographié et géo-identifié. L'organisation demande aux autorités portugaises d'arrêter immédiatement le militaire et de le poursuivre conformément au droit international.

Une campagne internationale

Cette action s'inscrit dans le cadre d'une vaste campagne menée par la fondation pour traduire en justice les militaires israéliens, suspectés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité lors des combats à Gaza depuis le 7 octobre 2023. "Nous ne nous arrêterons pas. Nous continuerons à poursuivre les responsables de crimes de guerre contre le peuple palestinien, où qu'ils se trouvent, quel que soit leur rang ou leur citoyenneté", a déclaré l'organisation.

À ce jour, Hind Rajab a engagé des poursuites contre des dizaines de soldats dans huit pays différents et a soumis à la Cour pénale internationale des informations sur les "crimes de guerre" prétendument commis par plus d'un millier de soldats et d'officiers lors de leurs opérations dans la bande de Gaza et au Liban.