Ce mercredi matin, les dirigeants de la communauté druze d'Israël ont annoncé une grève générale immédiate et des journées de mobilisation dans tout le pays, en solidarité avec leurs frères syriens visés par une offensive du régime de Damas et de ses alliés djihadistes.
« Les Druzes montent en masse vers le Golan », ont-ils déclaré.
Depuis le début des affrontements, 248 personnes ont été tuées, selon les derniers bilans. Parmi elles : 71 habitants de la région, dont quatre enfants et deux femmes ; 156 membres des forces syriennes, parmi lesquels 18 Bédouins ; et 21 civils exécutés par les services du ministère syrien de la Défense et de l’Intérieur. L’entrée dans la ville des miliciens dirigés par Ahmad al-Sharaa , chef du groupe djihadiste ex-Front al-Nosra, a marqué un point de bascule.
La situation humanitaire est critique. Les habitants d’As-Suwayda réclament en urgence un cessez-le-feu, l’ouverture de couloirs humanitaires, et la protection des soignants et civils, alors que les services de base s’effondrent.
En réponse aux tensions croissantes, Israël a renforcé sa présence militaire à la frontière syrienne : une compagnie de la brigade Golani, trois compagnies de la police des frontières et des policiers militaires ont été déployés dès mardi soir. Objectif : prévenir de nouvelles tentatives de franchissement de la barrière, comme celles observées à Majdal Shams, hier, où des dizaines de manifestants druzes ont brisé la clôture pour rejoindre leurs proches dans le village syrien de Khader.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a adressé une nouvelle mise en garde au régime syrien :
« Le régime doit retirer ses forces d’As-Suwayda et laisser la communauté druze en paix. Israël ne les abandonnera pas. Nous appliquerons strictement la politique de démilitarisation décidée. Si le message n’est pas entendu, Tsahal élèvera son niveau de riposte. »
Des frappes israéliennes ont d’ailleurs été signalées dans la nuit, en représailles aux mouvements des troupes syriennes vers les zones habitées par les Druzes et se poursuivent en ce moment-même, jusqu'à Damas, près du Palais présidentiel, à titre d'avertissement.
Le chef spirituel des Druzes d’Israël, Cheikh Mouafaq Tarif, a été très ferme :
« Les affrontements ne confrontent pas Druzes et Bédouins. Ce sont les mêmes forces djihadistes qui ont attaqué Israël le 7 octobre. Ils violent, massacrent, font du porte-à-porte et "nettoient" les villages. Ce ne sont pas des partenaires, ce sont des criminels. »
En lien avec le Premier ministre, le ministre de la Défense, Tsahal et les services de sécurité, il reconnaît que de l’aide a été apportée par Isrël, cependant insuffisante :
« Qu’attend-on ? Pourquoi a-t-on laissé des dizaines de chars s’approcher de la zone, censée être démilitarisée ? Nous appelons à manifester sans bloquer les routes, mais je comprends la colère. Tant que les images d'atrocités continueront de circuler, nous maintiendrons la pression, bientôt, le monde saura ce qui s’est réellement passé là-bas »