Alors que les affrontements ont déjà fait plus de 300 morts dans la province de Soueïda, Israël est passé à l’action : Tsahal a mené plusieurs frappes contre les forces du régime syrien, déployées dans cette ville majoritairement druze.

« Israël n’abandonnera pas les Druzes de Syrie », a insisté Israel Katz, le ministre de la Défense, évoquant également une volonté d’imposer une « démilitarisation » du sud du pays, une politique affichée depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Les Druzes forment une minorité singulière en Israël : environ 150 000 vivent dans le pays, dont 24 000 sur le plateau du Golan Contrairement à d’autres groupes non juifs, les Druzes servent dans les rangs de Tsahal. Un « pacte de sang » scellé au moment de la création de l'état, lie cette communauté à l’État hébreu : plus de 5 000 Druzes sont tombés pour Israël depuis 1948, dont 14 depuis les attaques du 7 octobre. Une communauté qui appelle le gouvernement israélien à intensifier son soutien envers leurs frères s syriens. Cette relation de proximité explique en partie l’intervention israélienne actuelle. Mais elle n’est pas la seule motivation. Soutenir les Druzes en Syrie, c’est aussi, pour Israël, une manière de contenir l’emprise du régime syrien tout en s’assurant des relais d’influence et des alliés locaux dans un Sud syrien instable et stratégique.

Depuis la chute d’Assad, Israël a renforcé sa présence sur le Golan. Des aides humanitaires ont été envoyées aux Druzes syriens, et des dignitaires religieux ont été exceptionnellement autorisés à entrer en Israël, malgré l’état de guerre entre les deux pays.