Depuis plusieurs semaines, on entend de plus en plus souvent le terme « Passage David » dans les discours et les médias de la région. Bien qu’aucune confirmation officielle israélienne n’existe, la presse arabe et islamique évoque largement cette idée comme un projet géostratégique visant à créer un corridor terrestre reliant le nord d’Israël, via le sud de la Syrie, jusqu’aux zones kurdes du nord-est irakien.
Selon plusieurs médias libanais et iraniens, ce corridor traverserait le plateau du Golan, les provinces de Deraa, Soueïda et Tanf — où se trouve une base américaine importante — avant de s’étendre vers l’est jusqu’au passage de Boukamal, au confluent avec l’Euphrate, à la frontière irakienne.
Ce corridor terrestre servirait, d’après ces sources, les intérêts israéliens en affaiblissant l’influence iranienne en Syrie, en rompant l’axe Téhéran-Damas-Beyrouth, et en connectant Israël directement aux ressources énergétiques et matérielles de l’est syrien. Il s’inscrirait dans une démarche historique de construction d’alliances périphériques, conçues pour contourner l’environnement arabe hostile à Israël.
À ce jour, aucun responsable israélien n’a confirmé ce projet, et son absence dans le débat public laisse penser qu’il s’agit d’une spéculation. Toutefois, dans le monde arabe, la simple mention de ce plan alimente une inquiétude grandissante, sur fond de crise syrienne prolongée, d’instabilité irakienne, et de fragilité des États dans la région.
Le supposé « Passage David » illustre ainsi la méfiance persistante et les tensions croissantes autour des questions de frontières et de contrôle territorial dans un Moyen-Orient en pleine recomposition.