Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a vivement réagi ce jeudi aux célébrations de plusieurs élus de La France insoumise (LFI) concernant la décision de libération de Georges Ibrahim Abdallah. Dans un message publié sur X, le ministre a exprimé son indignation face à l'attitude du mouvement mélenchoniste.
« Victoire, a écrit le député LFI Thomas Portes sur X. Georges Ibrahim Abdallah, plus vieux prisonnier politique de France, va être libéré le 25 juillet après plus de 40 ans de détention. » Le président LFI de la commission des Finances, Éric Coquerel, s'est lui aussi réjoui de cette décision de justice.
« Les élus LFI qui se réjouissent de la libération du terroriste Ibrahim Abdallah passent un nouveau cap dans l'indignité. En le faisant passer pour un prisonnier politique, ils méprisent les victimes et leurs familles et continuent de se complaire dans une incroyable inversion des valeurs où le bourreau devient la victime », a écrit Bruno Retailleau sur X.
Un terroriste condamné pour l'assassinat de diplomates
Georges Ibrahim Abdallah, 74 ans, est détenu depuis 41 ans dans les prisons françaises. Ce terroriste libanais a été condamné pour avoir planifié l'assassinat du diplomate israélien Yaakov Bar Simantov à Paris en 1982, ainsi que celui du diplomate américain Charles Ray la même année.
Yaakov Bar Simantov, qui travaillait à l'ambassade d'Israël à Paris, avait été abattu début avril 1982 dans une embuscade à l'entrée de son immeuble. Il était tombé dans une mare de sang sous les yeux de sa femme et de sa fille de 8 ans. Son fils de 17 ans, qui avait entendu les coups de feu, avait tenté de poursuivre l'assassin, mais celle-ci avait réussi à s'enfuir dans le métro parisien.
Chrétien maronite né en 1951 à Qubait, au nord du Liban, Abdallah avait fondé avec plusieurs frères et cousins une organisation terroriste appelée « Faction révolutionnaire armée libanaise » (FARL). Cette organisation marxiste pro-syrienne avait revendiqué cinq attentats en France entre 1981 et 1982.
Une cour d'appel française a ordonné ce jeudi la libération de Georges Ibrahim Abdallah, effective le 25 juillet prochain, à condition qu'il quitte définitivement la France. Cette décision intervient après plusieurs demandes de libération rejetées depuis 1999, date à laquelle il était devenu éligible à une demande de mise en liberté.
Les autorités françaises peuvent encore faire appel de cette décision. Les États-Unis, qui avaient déjà exercé des pressions contre la libération du terroriste, pourraient également agir pour l'empêcher.