Ces dernières semaines, un nombre relativement élevé de plongeurs, nageurs et surfeurs ont eu la chance de croiser certains des plus grands animaux marins dans le golfe d’Eilat.
Au moins quatre mantas différentes ces deux derniers mois, dont une déjà repérée il y a deux et quatre ans. Cette cyclicité pourrait indiquer un comportement lié à la reproduction. Il y a trois ans, un maître-nageur d’Eilat avait signalé une toute jeune manta nageant près du rivage – une observation très rare qui renforce cette hypothèse. Et certains vacanciers d’Eilat ont aussi eu la chance de croiser plusieurs requins-baleines, le plus gros poisson au monde.

Et ce n’est pas tout : pour la deuxième fois, des pêcheurs ont filmé un mobula. « Les pêcheurs pensaient d’abord qu’il s’agissait d’une manta habituée du golfe », explique la Dre Adi Barash, directrice de l’association et postdoctorante au musée d’histoire naturelle Steinhardt. « Mais après analyse, il s’est avéré que c’était une autre espèce, très proche de la manta : un mobula. Plusieurs espèces de mobulas sont connues en mer Rouge, mais elles sont extrêmement rares, à ce jour, c’est la deuxième observation documentée d’un mobula dans la région.
Pourquoi ces poissons ont-ils été attirés dans le golfe d'Eilat ces dernières semaines ? Il semble que ce soit lié à la dégradation de l’état de la mer Rouge : La mer ici est étroite et longue, avec une forte densité humaine tout autour. Il y a beaucoup de pêche, de tourisme, de constructions. Les pays voisins sont peu développés, il y a peu de recherches, peu de protection de la nature, une politique régionale complexe et peu de projets communs. En Arabie Saoudite, par exemple, il y a plus de recherche et de protection. Sans compter la navigation intense, notamment vers le canal de Suez.