Israël

Une conférence pour la souveraineté israélienne en Judée-Samarie

"L’illusion des deux États est morte", a déclaré l’ancien ambassadeur américain David Friedman présent à cette conférence organisée à la Knesset par cinq députés du Likoud, en coopération avec le Mouvement pour la souveraineté

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22 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Une conférence pour la souveraineté israélienne en Judée-Samarie
David Friedman, alors ambassadeur des États-Unis en Israël, en visite dans l'implantation juive d’Efrat aux côtés de plusieurs responsables municipaux de Judée-Samarie, crédit photo : Gershon Elinson / Flash90

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"L’illusion des deux États est morte", a déclaré l’ancien ambassadeur américain David Friedman lors d’une conférence tenue à la Knesset. Intitulée « Souveraineté maintenant -Saisir la fenêtre d’opportunité pour appliquer la souveraineté en Judée-Samarie », la rencontre a été organisée par cinq députés du Likoud, en coopération avec le Mouvement pour la souveraineté, dirigé par Yehudit Katsover et Nadia Matar.

Nadia Matar et Yehudit Katzover, du Mouvement pour la Souveraineté, Crédit photo : Gershon Elinson / Flash90

Le ministre Likoud de l’Énergie Eli Cohen a affirmé qu’il aurait été prêt, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, à renoncer à la normalisation avec l’Arabie saoudite si cela impliquait un chemin vers un État palestinien. Il a également plaidé pour l’installation d’un million de Juifs en Judée-Samarie, sans préciser le statut qui serait accordé aux Palestiniens vivant dans ces zones.

Le ministre des Affaires de la Diaspora Amichaï Chikli a, quant à lui, salué les exploitations agricoles implantées en Judée-Samarie - y compris celles non reconnues par les autorités - et s’est félicité de la récente reconnaissance par le gouvernement de 22 nouveaux avant-postes.

David Friedman, a présenté sa proposition de « modèle Porto Rico » : un territoire avec une autonomie locale mais sans droit de vote aux élections nationales. C’est, selon lui, ce qu’il faudrait appliquer aux Palestiniens de Judée-Samarie.

Le député Dan Illouz a affirmé que « la victoire de la guerre passe par l’application de la souveraineté ». Pour lui, le monde respecte la détermination, pas l’hésitation.

Crédit : Knesset

Le général de réserve Gershon HaCohen a, lui, souligné l’importance militaire stratégique de la présence israélienne sur les hauteurs de Judée-Samarie pour sécuriser les centres de population israéliens. Selon lui, les implantations sont nécessaires pour maintenir cette présence, d’autant que l’« idée de démilitarisation d’un État palestinien est illusoire » : les technologies à double usage comme les drones rendent toute interdiction inefficace.

D’un point de vue juridique, la Judée-Samarie -hors Jérusalem-Est- reste, selon la loi israélienne, un « territoire occupé de manière temporaire ». Elle est administrée par le commandement militaire de la région Centre. Depuis les Accords d’Oslo, la région est divisée en trois zones :

  • Zone A : sous contrôle civil et sécuritaire palestinien ;

  • Zone B : contrôle civil palestinien mais sécurité israélienne ;

  • Zone C : contrôle total israélien.

Quelque 500 000 israéliens vivent principalement en Zone C. Israël considère ces implantations comme légales en droit interne, mais la majorité des institutions internationales les jugent contraires à la Convention de Genève. En 2024, la Cour internationale de justice a émis un avis consultatif selon lequel la présence israélienne en Judée-Samarie n’était plus temporaire, et donc illégale.