Un incident antisémite présumé s'est produit ce mercredi dans un vol qui reliait Valence à Paris, à bord duquel se trouvaient une cinquantaine d'enfants juifs de retour de colonie de vacances.

Selon le témoignage recueilli par i24NEWS de Karine Lamy, la mère de l'un de ces jeunes, un enfant du groupe aurait été menacé par le personnel de bord après avoir entonné une chanson en hébreu. "Si tu continues, nous allons appeler la police", lui aurait-on signifié.

Alors qu'il s'était arrêté net de chanter, la police a fait irruption dans l'avion quelques minutes après, intimant à la directrice du groupe et aux enfants de sortir de l'avion qui n'avait pas encore décollé, selon les faits rapportés par cette maman. A noter que beaucoup d'entre eux portaient tsitsit et Magen david.

La responsable s'est exécutée avec son groupe. Une fois sortis de l'appareil, les forces de l'ordre leur ont ordonné de poser leurs téléphones portables au sol afin de vérifier que l'interpellation n'avait pas été filmée, poussant la directrice à s'interposer en affirmant que ce qu'elles faisaient n'était pas légal.

Les policiers ont alors plaqué la jeune femme de 21 ans au sol et l'ont menottée avant de l'emmener, tandis que les enfants âgés entre 13 et 15 ans sont restés avec leurs moniteurs. Les membres des forces de l'ordre encore sur place ont ensuite ordonné aux colons d'aller récupérer leurs bagages, leur faisant comprendre qu'ils ne seraient plus autorisés à monter dans l'avion. Motif invoqué : le bruit que l'enfant en train de chanter avait fait dans l'avion.

A l'heure qu'il est, les enfants et les encadrants sont toujours à l'aéroport de Valence et cherchent un autre vol pour rentrer en France. Une association s'est proposé de leur fournir des repas et un hébergement à l'hôtel pour la nuit. "Les enfants sont extrêmement choqués. On se croirait dans la période 39-45. C'est un acte antisémite caractérisé contre des mineurs qui n'ont rien fait", a dénoncé Karine Lamy.

"La compagnie Vueling avec laquelle ils voyageaient ne leur a même pas proposé de solution de rechange, elle les a abandonnés. Nous sommes en panique pour eux", a ajouté cette mère, très émue, avant de conclure : "Une jeune femme de 21 ans a été menottée parce qu'un enfant avait chanté : nous sommes revenus aux pires heures de la Seconde Guerre mondiale. Et je ne parle même pas du préjudice moral causé à nos enfants."