Hier soir, le monde a fait ses adieux à Ozzy Osbourne, l’inimitable « Prince des Ténèbres », dont le nom évoque instantanément des performances électrisantes et une existence vécue à la limite.
Mais derrière le personnage de scène iconique et la musique révolutionnaire, Ozzy Osbourne a entretenu un lien singulier et profondément sincère avec Israël — une relation qui allait bien au-delà de la célébrité, fondée sur une compréhension réelle et des valeurs partagées.
Ce lien, il le doit en grande partie à son épouse et manageuse infatigable, Sharon Osbourne.
Née Sharon Levy, fille de Don Arden — producteur influent et juif ashkénaze —, elle a transmis à leur foyer une sensibilité forte à l’histoire juive. Ozzy, élevé dans l’Église d’Angleterre, a rapidement manifesté une véritable curiosité intellectuelle sur l’antisémitisme.
« Pourquoi les gens n’aiment-ils pas les Juifs ? », demandait-il à Sharon dès leurs débuts, incapable de comprendre une telle haine.
Ce questionnement sincère a posé les fondations d’un lien durable avec le peuple juif et l’État d’Israël — un lien improbable, peut-être, pour une icône du rock, mais profondément authentique.
En 2010, Ozzy pose pour la première fois le pied en Israël à l’occasion du festival Ozzfest à Tel-Aviv. Mais ce séjour n’était pas un simple engagement musical. Accompagné de Sharon, il profite de sa visite pour explorer Jérusalem, avec une halte au Mur occidental et au mémorial de la Shoah de Yad Vashem.
« Nous étions ravis d’avoir l’occasion de visiter les sites saints », avait déclaré Ozzy à l’époque — des paroles empreintes d’un vrai respect, d’autant plus fortes que le couple avait subi des pressions pour annuler sa venue.

En 2018, il revient pour sa tournée d’adieu No More Tours 2, se produisant au Live Park de Rishon LeTsion. Le concert fut un moment fort pour le public israélien, mais aussi un acte de défi face aux pressions croissantes des mouvements de boycott culturel. Son retour a été vu comme un signal fort pour d’autres artistes internationaux. « On joue où on veut. Point. »
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Au-delà de la scène, les Osbourne n’ont jamais hésité à afficher leur soutien à Israël. En mars 2025, ils font partie des 200 personnalités du monde du spectacle et des affaires à signer une lettre ouverte exigeant une enquête sur ce qu’ils appellent les « biais systématiques contre Israël » au sein de la BBC.
Plus récemment, Sharon a même publiquement réclamé la révocation du visa américain d’un groupe irlandais après une performance jugée ouvertement anti-israélienne à Coachella.
Pour la communauté métal israélienne, Ozzy représentait bien plus qu’un artiste de légende. Kobi Farhi, chanteur du groupe israélien Orphaned Land, qui avait assuré sa première partie en 2018, l’a décrit comme un véritable « grand prêtre » du genre, voire « un rabbin » du métal.
Il restera comme un pont entre les cultures, un symbole de liberté artistique et d’engagement contre la haine.