Le célèbre photographe animalier et guide d’expéditions israélien Roy Galitz a immortalisé une scène spectaculaire sur l’île de Spitzberg, dans l’archipel de Svalbard, en Norvège. Sur son cliché pris par drone, on voit une ourse polaire tentant en vain de se nourrir de la carcasse d’un cachalot échoué sur la banquise. Un moment rare, documenté pour la toute première fois par l’artiste. « Je n’avais jamais vu une chose pareille, un rêve de naturaliste, un cycle de vie typique de l’Arctique ».
Selon Galitz, l’animal marin — un cachalot de 15 mètres pesant environ 40 tonnes — a probablement dérivé sur des milliers de kilomètres depuis le sud, avant d’échouer dans les glaces du pôle Nord. Une aubaine pour les ours polaires de la région, même si la peau épaisse de l’animal mort semble difficile à percer. La scène a été filmée à une altitude de 120 mètres, alors que l’équipe s’était approchée à quelques dizaines de mètres seulement. « J’ai lancé le drone en m’assurant que l’ourse n’était pas dérangée. J’ai capturé l’angle exact que j’imaginais. J’ai eu de la chance », raconte-t-il.

Roy Galitz est un habitué du Grand Nord : ce cliché, pris lors de sa 33e expédition dans la région, s’inscrit dans un long travail de documentation sur la faune arctique. Il y retourne régulièrement pour guider des groupes et continuer son œuvre photographique. Il dénonce également les effets visibles du changement climatique sur place : fonte des glaces de plus en plus précoce, retour tardif de la banquise, raréfaction des phoques — poussant les ours à se nourrir de rennes — et élévation spectaculaire des températures. « L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe », alerte-t-il.
À noter que ce type de travail n’est pas une première dans la photographie israélienne. Ces dernières années, de nombreux photographes naturalistes ou animaliers israéliens, dont Galitz, ont remporté des prix prestigieux dans des concours internationaux tels que Wildlife Photographer of the Year ou World Press Photo, grâce à leur capacité à capturer l’intensité et la fragilité du vivant dans des contextes extrêmes.