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Nucléaire iranien : l’Europe propose un sursis à Téhéran lors d’une réunion à Istanbul

Pour la première fois depuis des mois, des diplomates européens et iraniens se sont retrouvés à Istanbul. Les Européens proposent à l’Iran de retarder le retour des sanctions de l’ONU, à condition qu’il relance les discussions et coopère avec l’AIEA.

2 minutes
25 juillet 2025

ParDelphine Miller

Nucléaire iranien : l’Europe propose un sursis à Téhéran lors d’une réunion à Istanbul
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Après des semaines d’impasse diplomatique, les Européens passent à l’offensive. A ce jour, Vendredi 25 juillet, une rencontre discrète s’est tenue à Istanbul entre des représentants de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni (les E3) et des responsables iraniens. Objectif : éviter un effondrement total de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.

Selon des informations confirmées par le Financial Times, les Européens ont proposé à l’Iran un report du déclenchement du mécanisme de “snapback” – qui permet de rétablir toutes les sanctions de l’ONU sans veto possible – en échange d’engagements concrets. Téhéran devrait relancer les discussions, même indirectes, avec Washington, et permettre à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’inspecter à nouveau certains sites sensibles.

Cette initiative marque une évolution notable par rapport à la dernière déclaration conjointe des E3. Lors d’un échange téléphonique le mois dernier avec le ministre iranien Abbas Araghchi, les chefs de la diplomatie européenne, dont la Française Stéphane Séjourné et la présidente de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas, avaient lancé un avertissement : « L’absence de progrès d’ici la fin de l’été entraînera des conséquences claires », avait déclaré le Quai d’Orsay. Téhéran avait alors riposté en menaçant de couper tout lien avec l’Europe si le snapback était activé.

La rencontre d’Istanbul ouvre donc une nouvelle fenêtre diplomatique. Les Européens se disent prêts à suspendre temporairement leur menace de sanctions, mais uniquement si des signes de coopération sont visibles d’ici août. En toile de fond : la découverte par l’AIEA d’un stock d’uranium enrichi à 60 % dépassant les 400 kg, une quantité suffisante pour produire plusieurs armes nucléaires en cas d’enrichissement supplémentaire.

Pour Israël, cette reprise du dialogue inquiète autant qu’elle intrigue. Une source sécuritaire israélienne citée par Kan estime que « tout délai accordé à l’Iran est une opportunité pour accélérer son programme ». D’autant que les négociateurs iraniens continuent d’exiger des garanties occidentales contre de futures frappes, après les attaques ciblées du mois de juin.

Les prochains jours seront décisifs : soit un cadre de discussion s’installe, soit l’Europe activera le snapback dès la fin de l’été, marquant la fin officielle du JCPOA et le retour à la pression maximale.