Le 7 octobre au matin, Rachel et son mari David sont retenus en otage pendant 20 heures par des terroristes du Hamas lourdement armés retranchés dans leur domicile. Afin de les distraire, Rachel leur pose des questions et pour qu'ils n'aient pas faim -ce qui aurait pu les énerver- leur propose poulet et petits gâteaux. S’ils en sont sortis vivants, la maison, elle, était méconnaissable : criblée d’impacts de balles, couverte de sang, partiellement détruite. Trop endommagée pour être habitée, elle a été entièrement rénovée grâce aux efforts de ses enfants, Hanit, Eviatar et Tal.
« Dès la première minute, j’ai dit que je reviendrais vivre ici. Je ne laisserai pas les terroristes gagner. Cette maison est notre force, à moi et à mes enfants. Je pense à tous les miracles qui ont eu lieu ce jour-là. »
Le maire d’Ofakim lui avait proposé de transformer la maison en musée. Elle a catégoriquement refusé.
« Le Maître du monde était là. Vingt heures, des terroristes dans ma maison, et ils ne m’ont pas touchée. La Présence divine y était. Comment pourrais-je abandonner une maison aussi bénie ? Je dois rester ici. »
Rachel donne aujourd’hui des conférences dans le monde entier pour raconter son histoire et est devenue une héroïne nationale.

En avril 2025, Rachel allume une torche de l'indépendance, crédit : Flash90
« Plus je parle, plus ça m’aide. C’est comme une thérapie. Je suis ma propre psychologue – et même les psychologues ont besoin de psychologues ! » plaisante-t-elle.
En visitant une des pièces, elle pointe un mur précis et se souvient :
« Là, j’ai soigné un terroriste blessé. Je lui ai posé un garrot, je l’ai bandé. Quand les forces du Yamam [unité d’élite de la police israélienne] sont arrivées, il n’a pas eu le temps de fuir. Ils lui ont tiré dans la tête. Son cerveau était sur ce mur. Et j’ai été soulagée. »
Son fils Eviatar a tenu à lancer un message à tous ceux qui ont traversé une épreuve similaire :
« Il faut se souvenir qu’il existe des blessés psychiques qu’on ne voit pas. Ils donnent l’impression d’aller bien, mais s’éteignent lentement. C’était le cas de notre père. » David décèdera en effet quatre mois après l'attaque.
Malgré tout, la famille fait le choix de vivre :
« On choisit la joie, le bonheur. On ne peut pas vivre sans ce souvenir – il fait partie de nous. Mais notre force, c’est d’avancer malgré tout. C’est ça, notre grandeur. »