Le musicien israélien Asher Swissa, connu sous le nom de scène DJ Skazi, a vu son concert au festival Tomorrowland en Belgique annulé samedi pour des "raisons de sécurité". L'artiste, habitué de l'événement depuis 14 ans, dénonce des pressions politiques.
"Mon show à Tomorrowland est annulé ! Je rentre en Israël", a-t-il annoncé sur Facebook, exprimant sa déception après des mois de préparation.
L'annulation fait suite à une campagne menée par l'organisation pro-palestinienne belge 11.11.11, relayée par le journal De Morgen. Les militants reprochent au DJ d'avoir exprimé son soutien aux soldats israéliens et d'avoir fait des commentaires sur la guerre à Gaza lors de ses précédentes performances.
"Quand un artiste monte sur scène aujourd'hui avec le drapeau d'une armée qui commet activement un génocide et se déclare fièrement partie d'une guerre de l'information, ce n'est pas innocent", a déclaré Kenny Van Minsel, porte-parole de l'organisation. "Donner une plateforme à de la propagande militaire explicite dans le contexte d'un génocide, ce n'est pas de la neutralité, c'est prendre position."
Soutien présidentiel israélien
Le président israélien Isaac Herzog a appelé l'artiste dimanche soir pour lui exprimer son soutien. "Skazi, citoyen israélien de renommée mondiale, qui n'est pas autorisé à se produire sur scène, je tiens à te serrer dans mes bras et à te dire : sois fort et courageux", a déclaré le président, dénonçant "de l'antisémitisme à part entière".
Selon l'entourage du DJ, l'annulation est intervenue après l'arrestation de deux soldats israéliens au festival suite aux actions de l'organisation pro-palestinienne. Skazi avait alors annoncé qu'il se produirait là encore avec des drapeaux israéliens comme il le fait habituellement, déclenchant l'avis d'annulation.
Avant l'annulation, le DJ avait tenté d'apaiser les tensions : "Je suis conscient que ma performance à venir suscite une certaine controverse dans les médias belges. Chaque fois que je monte sur scène, ma mission est d'apporter l'unité. En ces temps difficiles, ce dont nous avons le plus besoin, c'est de connexion, pas de division."
L'artiste souhaitait que Tomorrowland reste "un endroit où les gens de tous horizons se rassemblent, non pas pour se disputer, mais pour danser, célébrer et ressentir le pouvoir de la musique".