Israël

Tsahal annule les peines d'emprisonnement contre trois soldats ayant refusé de retourner à Gaza pour détresse psychologique

Les militaires avaient été condamnés à des peines de prison de 7 à 12 jours et au retrait de leurs unités

2 minutes
28 juillet 2025

ParJohanna Afriat

Tsahal annule les peines d'emprisonnement contre trois soldats ayant refusé de retourner à Gaza pour détresse psychologique
Photo by Tsafrir Abayov/Flash90

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L'armée israélienne a décidé lundi d'annuler les peines de prison infligées à trois combattants de la brigade Nahal qui avaient refusé de poursuivre les opérations dans la bande de Gaza, invoquant des traumatismes liés à leurs précédents déploiements. Les soldats seront désormais affectés au quartier général de la brigade à Beit Lid. L'affaire avait fait grand bruit et il semble que la pression médiatique ne soit pas étrangère à ce revirement.

Ces trois militaires du bataillon 931, décrits comme des combattants aguerris ayant participé à de multiples missions dans l'enclave palestinienne, avaient formellement notifié à leur hiérarchie leur refus de retourner sur le terrain. Selon les informations révélées dimanche par la chaîne Kan, leur décision faisait suite aux "expériences difficiles" vécues durant les combats prolongés dans Gaza.

L'état-major avait initialement réagi avec fermeté : trois des quatre soldats concernés ont été jugés et condamnés à des peines d'emprisonnement de sept à douze jours, le quatrième attendant encore son procès. Tous avaient été retirés des unités combattantes.

Un diagnostic psychiatrique controversé

L'armée israélienne avait précisé que les quatre hommes avaient été examinés par un psychiatre militaire qui les avait déclarés "aptes au combat". Pourtant, ces vétérans des opérations gazaouies portent les stigmates psychologiques de leurs missions : plusieurs de leurs camarades sont tombés au cours des combats, laissant des "cicatrices profondes" selon les termes de la mère de l'un des soldats.

Les militaires rejettent toute accusation de lâcheté et évoquent une "crise interne profonde", dénonçant une réponse purement disciplinaire sans accompagnement psychologique adapté. Le porte-parole de Tsahal avait maintenu la ligne officielle : "Tsahal considère le refus d'obéir aux ordres comme grave, surtout en combat, et continuera de maintenir la discipline."

L'affaire avait fait grand bruit et il semble que la pression médiatique ne soit pas étrangère à ce revirement. Tsahal est par ailleurs confrontée à une vague de suicides sans précédent dans ses rangs, qui s'explique notamment par la longévité inédite de la guerre, sa complexité et son lourd bilan humain. Le dernier suicide de soldat en date s'est produit quelques heures avant cette décision.

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