Un cheikh musulman de Jaffa à Tel Aviv, figure connue de la communauté locale et âgé d'une trentaine d'années, a été interpellé dimanche matin par la police israélienne. Il est accusé d'incitation à la haine et de propos antisémites tenus lors d'une manifestation samedi soir, en réaction à l'agression violente d'une femme arabe enceinte de neuf mois.
L'incident à l'origine de cette arrestation s'est déroulé samedi après-midi à Jaffa. Selon le témoignage du mari de la victime, un habitant de 33 ans, trois adolescents juifs ont attaqué sa famille sans provocation préalable. "Ma femme, ma mère et nos enfants de 5 et 7 ans étaient dans la voiture. Trois garçons sont passés, ont craché par la vitre ouverte et ont crié : 'Sale Arabe, on va te tuer !'", a-t-il déclaré.
Lorsque la femme et sa belle-mère sont sorties du véhicule pour tenter de calmer la situation, les agresseurs ont aspergé l'ensemble de la famille de gaz poivré avant de prendre la fuite. La femme enceinte, la plus touchée, a été transportée à l'hôpital Wolfson où elle a subi des examens avant de pouvoir rentrer chez elle quelques heures plus tard.
D'après une autre version, l'incident serait survenu après une altercation routière.
En réaction à cette agression, une manifestation a été organisée samedi soir à Jaffa. C'est lors de cet événement que le religieux musulman a prononcé les propos qui ont conduit à son arrestation. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il déclare : "Nous subissons depuis longtemps les troubles causés par les habitants de la ville, et vous n'acceptez pas notre présence. En mon nom, je déclare qu'à partir d'aujourd'hui, nous ne tolérerons plus que quiconque nous provoque."
Ces déclarations, ainsi que des chants racistes entendus durant la procession, ont été dénoncés par la police comme des troubles à l'ordre public. Le religieux a été conduit au commissariat de Jaffa pour être interrogé.
Un proche du cheikh a dénoncé ce qu'il considère comme un deux poids deux mesures : "Trois jeunes hommes ont agressé une femme enceinte de neuf mois devant ses enfants. Ils circulent librement, tandis que des personnalités publiques qui ont protesté sont arrêtées. Nous attendons que la police israélienne arrête les agresseurs."
Les circonstances précises de l'altercation initiale restent floues et font l'objet d'une enquête policière.