Israël

Accrochage diplomatique : Herzog accuse le Premier ministre néerlandais de déformer leurs échanges

"Avec tout le respect que je vous dois, ce tweet ne reflète ni l'esprit ni le contenu de notre conversation", a déclaré le président israélien sur X

3 minutes
29 juillet 2025

ParJohanna Afriat

Accrochage diplomatique : Herzog accuse le Premier ministre néerlandais de déformer leurs échanges
Isaac herzog Tomer Neuberg/FLASH90

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Un incident diplomatique rare s'est joué lundi soir sur les réseaux sociaux entre Israël et les Pays-Bas. Le président israélien Isaac Herzog a publiquement désavoué le Premier ministre néerlandais Dick Schoof, l'accusant de présenter de manière tronquée leur conversation téléphonique.

Dans son tweet initial, Dick Schoof avait qualifié la situation humanitaire à Gaza de "catastrophe" et annoncé la position ferme de son gouvernement : "L'objectif du gouvernement est clair : la population de Gaza doit bénéficier d'un accès immédiat, sûr et sans restriction à l'aide humanitaire."

Le Premier ministre néerlandais avait également menacé de sanctions européennes, évoquant une possible suspension de la participation israélienne au programme de recherche Horizon de l'UE et d'autres "mesures européennes supplémentaires, par exemple dans le domaine commercial" si Israël ne respectait pas les accords pertinents.

Dans son tweet, Dick Schoof a souligné avoir transmis ces messages au président Herzog lors de leur conversation récente.

La riposte cinglante d'Herzog

La réaction du président israélien ne s'est pas fait attendre. Dans une réponse publique inhabituelle pour un chef d'État, Herzog a vertement critiqué son homologue néerlandais : "Désolé, Monsieur le Premier ministre, avec tout le respect que je vous dois, ce tweet ne reflète ni l'esprit ni le contenu de notre conversation."

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Herzog a poursuivi en dénonçant une omission qu'il juge inacceptable : "Il ne reflète pas non plus ma position très claire, à savoir que ce serait une grave erreur pour l'Union européenne de prendre de telles mesures, surtout au vu des efforts humanitaires déployés par Israël."

Le point le plus sensible de cette dispute diplomatique concerne l'absence totale de mention des otages israéliens détenus à Gaza. Herzog s'est dit "particulièrement attristé que le sort des personnes kidnappées et la demande de leur libération immédiate n'aient pas été mentionnés du tout" dans le tweet de Schoof.

Cette omission souligne un décalage fondamental dans les priorités : alors que les Européens se concentrent sur l'aide humanitaire aux Gazaouis, Israël insiste pour que la question des otages reste au cœur de toute discussion sur Gaza.

Cet accrochage s'inscrit dans un contexte de pression européenne croissante sur Israël concernant la conduite de la guerre à Gaza. Lundi soir, la Commission européenne a recommandé d'exclure Israël pour une large partie de son programme Horizon, qui subventionne des programmes de recherche et dont l'Etat hébreu bénéficie largement.