Dans un courrier adressé à ses collègues du groupe parlementaire social-démocrate, dont l’agence Reuters a obtenu copie ce lundi, Siemtje Möller, vice-présidente du groupe SPD au Bundestag, évoque la possibilité de sanctions contre Israël en raison de la crise humanitaire dans la bande de Gaza. Selon elle, le gouvernement israélien ne réagit que sous la pression. Le parti de gauche allemand SPD fait actuellement partie de la coalition au pouvoir dirigé par le chancelier de droite (CDU) Friedrich Merz.

Si aucune amélioration concrète et rapide de la situation n’est constatée, « cela devra entraîner des conséquences », écrit Möller. Elle propose trois mesures possibles : ""une suspension partielle de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, des sanctions ciblées contre certains ministres israéliens d’extrême droite, ou encore une suspension partielle des exportations d’armes"".

Pour l'heure, le gouvernement fédéral allemand n'évoque pas de sanctions, mais a appelé Israël à accroître de toute urgence l’aide humanitaire à Gaza. Interrogé à ce sujet, un porte-parole du gouvernement n’a pas exclu catégoriquement une suspension partielle de l’accord d’association avec l’UE, indiquant que « l’évaluation de la situation est un processus constant, qui nous permet de prendre des décisions en fonction de notre analyse ».

Parallèlement, la députée SPD appelle à la libération des otages et au désarmement du Hamas.

En ce qui concerne la solution politique à long terme, Möller plaide en faveur d’une solution négociée à deux États. Selon elle, la reconnaissance d’un État palestinien ne doit pas être un tabou et pourrait intervenir avant même l’aboutissement final du processus. Elle appelle également à une réforme de l’Autorité palestinienne, afin qu’elle soit en mesure d’assumer ses responsabilités y compris dans la bande de Gaza.