Une mobilisation hostile à la présence israélienne est prévue ce dimanche dans plusieurs sites touristiques, y compris sur les îles les plus fréquentées. Cette journée de colère, initiée par des groupes pro-BDS et soutenue par certaines factions de la gauche radicale grecque, vise explicitement à perturber la tranquillité des vacanciers israéliens.
Selon les organisateurs, « on ne peut pas accepter que des soldats israéliens participent aux combats à Gaza pour ensuite venir se détendre en Grèce comme si de rien n’était. »
Cet appel intervient dans un climat déjà alourdi par plusieurs incidents récents : restaurant israélien vandalisé, graffitis à caractère antisémite ou anti-israélien, manifestations pro-palestiniennes.

Si la majorité des Grecs reste accueillante et que l’économie locale dépend fortement du tourisme, les minorités militantes semblent bien décidées à faire du front touristique un prolongement symbolique du front politique. En ce mois d'août, alors que le flux touristique israélien atteint son pic annuel en Grèce, cette journée de protestation pourrait marquer un tournant dans la perception de la sécurité pour les visiteurs venus de l'État hébreu. Mais pour l’heure, pas de signe de panique. La Grèce reste l’une des destinations les plus prisées de l’été pour les Israéliens, avec plus de 45 vols quotidiens au départ de Tel-Aviv vers Athènes, Thessalonique et les îles. Certains signes de frilosité apparaissent tout de même, notamment une baisse d’environ 20 % des réservations pour les fêtes de Tichri en septembre.

Les manifestations anti-israéliennes organisées jusqu’ici en Grèce sont restées de faible ampleur, mais Israël reste attentif à l’évolution de la situation, d’autant que les groupes à l’origine du "Jour de colère" sont les mêmes qui, il y a quelques semaines, avaient réussi à faire annuler l’escale d’un paquebot israélien sur l’île de Syros.
Aucune consigne officielle n’a encore été émise par le Conseil national de sécurité israélien. La recommandation tacite reste la même : faire profil bas, éviter de parler hébreu dans les lieux publics, ne pas afficher de signes distinctifs israéliens ou juifs, et surtout s’éloigner des zones de rassemblement annoncées.