Sécurité

Vers un monopole d’État sur les armes au Liban ?

Le Premier ministre libanais autorise l’armée à préparer un plan de désarmement avant la fin de l’année, sur fond de pressions américaines et de menaces renouvelées du Hezbollah.

2 minutes
5 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Vers un monopole d’État sur les armes au Liban ?
Istock

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Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a annoncé ce jour avoir chargé l’armée de préparer un plan visant à garantir le monopole de l’État sur les armes avant la fin de l’année.

Cette décision, certes symbolique, survient le jour même où le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a menacé directement Israël pour la première fois depuis plusieurs mois. Dans un discours télévisé, il a averti que « des missiles s’abattraient sur Israël » si Tsahal relançait une guerre d’envergure contre le Liban. « Toute la sécurité qu’ils ont construite en huit mois s’effondrera en une heure ».

Ces propos interviennent alors que le cabinet libanais discutait du sort de l’arsenal du Hezbollah, dans un climat de tension croissante et sous pression de Washington. Les États-Unis ont exigé de Beyrouth un engagement clair en faveur du désarmement, en échange d’un arrêt des frappes israéliennes, du retrait des derniers soldats israéliens stationnés à cinq points du sud-Liban, et d’un financement pour la reconstruction des zones détruites.

Pour la première fois, le Hezbollah a communiqué un bilan officiel de la guerre qui a pris fin en novembre dernier grâce à une trêve négociée par les États-Unis : 5 000 combattants tués, 13 000 blessés, une bonne partie de l’arsenal détruit et la mort de l’ancien leader Hassan Nasrallah, remplacé par Naim Qassem.

Malgré ces pertes, Qassem assure que l’organisation reste opérationnelle et prête à faire « les sacrifices les plus durs » en cas de reprise des hostilités.

Quelques minutes après son discours, des dizaines de militants du Hezbollah ont défilé en moto dans les bastions du mouvement au sud de Beyrouth, brandissant les drapeaux jaunes de l'organisation pour la deuxième journée consécutive.

Si Washington a entamé en juin des discussions avec Beyrouth sur une feuille de route pour un désarmement progressif du Hezbollah, les avancées restent limitées. L’administration américaine perd patience et exige des engagements publics rapides de la part du gouvernement libanais pour poursuivre les négociations.

Naim Qassem, de son côté, rejette fermement les conditions américaines, exigeant l’arrêt total des opérations militaires israéliennes au Liban avant toute discussion sur le désarmement. « Résolvez le problème de l’agression israélienne, et ensuite nous parlerons des armes », a-t-il déclaré. Et d’ajouter à l’attention des autorités libanaises : « Ne perdez pas votre temps avec les tempêtes créées par des diktats extérieurs. »

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