Sécurité

En direct du Cabinet de sécurité

Ce qui s'est dit ce soir sur la suite des opérations militaires dans la bande de Gaza

3 minutes
7 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

En direct du Cabinet de sécurité
Tsahal

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Le cabinet politico-sécuritaire israélien est réuni ce jeudi soir pour trancher sur la suite des opérations face au Hamas à Gaza. Le chef d'état-major a présenté les deux options militaires sur la table : une conquête totale des zones encore sous contrôle du Hamas – notamment la ville de Gaza et les camps centraux – ou un encerclement stratégique avec des frappes ciblées visant à épuiser l’organisation islamiste. Mais la question des otages bouleverse les équations militaires.

Face aux ministres réunis, le chef d’état-major Eyal Zamir n’a pas mâché ses mots : « Si nous lançons une opération de conquête, la vie des otages sera en danger. Il n’y a aucun moyen de garantir qu’ils ne seront pas blessés. » Il a également souligné l’état d’usure des troupes, le besoin urgent de maintenance pour l’équipement militaire, et les problèmes humanitaires et sanitaires croissants sur le terrain.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, lui, a été catégorique : « La méthode actuelle n’a pas permis de libérer les otages. Il faut faire autre chose. Je ne veux pas pérenniser le Hamas, je veux le vaincre. On ne peut pas continuer comme ça. » Il a cependant précisé que l’opération ne serait pas irréversible :« Nous sommes prêts à envisager un arrêt si le Hamas accepte nos conditions. » Le premier ministre chercherait à « faire rentrer le carré dans le cercle », selon l’expression israélienne : satisfaire ceux qui souhaitent préserver la possibilité d’un accord tout en satisfaisant les plus intransigeants.

Bureau du 1er ministre

Parmi ces derniers, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui exige d'aller « jusqu’au bout ». Selon lui, une conquête ne peut être crédible que si elle est menée sans interruption, et sans permettre au Hamas de revenir à la table des négociations dans la perspective d'obtenir un accord partiel.

En parallèle, les responsables de l’équipe de négociation affichent un certain optimisme. D’après eux, l’Égypte, le Qatar et la Turquie intensifient la pression sur le Hamas pour qu’il revienne à la table des discussions et accepte un accord. « Une fenêtre pourrait bientôt s’ouvrir. Il faut éviter de la refermer par des décisions irréversibles », ont-ils averti. Ils ont exhorté l'échelon politique à ne pas compromettre une possible avancée diplomatique par une escalade militaire immédiate.

L’impression générale est que la décision d’une extension de l’offensive terrestre est déjà prise. Toutefois, il faut rappeler qu’il s’agit d’un processus long, nécessitant de nombreuses préparations, une mobilisation massive de réservistes, et une évacuation de la population – autant d’étapes qui prendront du temps. Et pendant ce temps, le Hamas, soumis à une pression croissante de ses médiateurs et celle de Tsahal, pourrait décider d'assouplir ses positions et d'accepter de retourner à la table des négociations.

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